
Il est 5 heures, Lyon s’éveille…
5h00 et quelques poussières d’étoiles tout là-haut dans le ciel…
On entend déjà dans la nuit d’un matin récalcitrant le bruit de quelques moteurs qui commencent à s’agiter sur les avenues de la ville tandis que les tramways remplissent déjà leur office… « Il est 5h00 Lyon s’éveille ». Il est 5h00, il fait humide et frisquet en ville en ce début de mois de novembre. Une petite prolongation de quelques heures sous la couette serait la bienvenue, histoire de ressentir encore une fois cette douce impression de chaleur et de farniente avant de tenter de se lever du bon pied.
Pour l’heure, mes pensées commencent à s’enchaîner à grande vitesse sous mon crâne. C’est l’effet du réveil qui pointe déjà son bout du nez, lui-même accompagnée de la raison bien disposée à imposer son point de vue à qui voudra bien l’entendre… sans concession aucune. Quant à mon vieil ami le rêve, il vide les lieux sur la pointe des pieds emportant dans ses bagages son univers onirique qui rapidement s’estompe de ma mémoire. Il file à l’anglaise tel un amant ayant peur d’être surpris par une aube irradiant tout sur son passage. Que le réveil soit bon ou mauvais, c’est toujours le même modus operandi : les pensées affleurent les unes après les autres à la surface du réel, tout d’abord au compte-gouttes. Puis, attirées par leur propre lumière, elles arrivent toujours plus nombreuses. Enfin, elles se bousculent et s’entrechoquent afin de se faire entendre par une raison encore embrumée par les restes parasites d’un rêve qui s’accroche à la nuit et au monde des songes…
Et les songes s’en retournent chez eux, alors que peu à peu s’installent sur la ville des dégradés de couleurs qui viennent timidement réchauffer les pavés, l’asphalte et les trottoirs encore déserts. Tout comme l’esprit s’éveille et sort de son lit, la ville s’habille de ses couleurs diurnes qui varieront au cours des heures de la journée. Chaque matin de beau temps, elle revêt son habit de lumière comme pour mieux accueillir sur ses cours, avenues, et dans ses cafés et commerces, les passants anonymes, les ouvriers du quartier, l’étudiant, le lycéen ou le retraité matinal. Elle doit être prête et ce même en cas de pluie ou d’intempérie. Que voulez-vous, on a le sens de l’hospitalité ou on ne l’a pas !
En attendant que les premières couleurs du matin recouvrent les toits et les façades d’une clarté jaune-orangée, je guette le mouvement des ombres depuis ma fenêtre. Elles vont et viennent à leur guise comme ces dames de la nuit cherchant un nouvel ami du côté de Perrache. Elles vont et viennent de plus en plus timidement jusqu’à totalement se retirer, vaincues par les premiers rayons de soleil qui font scintiller de mille reflets les eaux du Rhône et de la Saône. Et moi je guette cet instant précis, cet instant où la magie de la nuit – où tous les chachats sont gris – laisse place à potron-minet et son aube de clarté nous annonçant fièrement que la journée sera douce, belle et ensoleillée ou qu’il pleuvra sur la ville avec langueur.
John Ibonoco
It’s 5 a.m. and Lyon is waking up
5:00 a.m. and a few star sprinkles up there in the sky…
Already in the darkness of a recalcitrant morning, the sound of a few engines can be heard beginning to stir along the city’s avenues, while the streetcars are already doing their job… « It’s 5:00 a.m. Lyon wakes up. It’s 5:00 a.m. and a damp, chilly day in the city at the beginning of November. A few more hours under the comforter would be welcome, to feel once again the warmth and idleness before trying to get out of bed on the right side.
Right now, my thoughts are starting to race through my head. It’s the effect of waking up already, itself accompanied by reason, ready to impose its point of view on whoever will listen… without concession. As for my old friend, the dream, he tiptoes out of the house, taking his dream world with him, which is rapidly fading from my memory. He scurries off like a lover afraid of being surprised by a dawn that irradiates everything in its path. Whether the awakening is good or bad, it’s always the same modus operandi: thought after thought surfaces on the surface of reality, at first in dribs and drabs. Then, attracted by their own light, they arrive in ever-increasing numbers. Finally, they jostle and clash to make themselves heard by a reason still clouded by the parasitic remnants of a dream that clings to the night and the world of dreams…
And the dreams return home, as gradations of color gradually settle over the city, timidly warming the still deserted cobblestones, asphalt and sidewalks. Just as the mind wakes up and gets out of bed, the city dresses itself in its daytime colors, which vary with the hours of the day. Every morning of fine weather, it dons its costume of light, as if to better welcome anonymous passers-by, local workers, students, high-school pupils and early-morning retirees to its courtyards, avenues, cafés and shops. It has to be ready, come rain or shine. You either have a sense of hospitality or you don’t!
As I wait for the first colors of morning to cover the rooftops and facades in yellow-orange clarity, I watch the movement of the shadows from my window. They come and go as they please, like ladies of the night looking for a new friend on the Perrache side. They come and go more and more timidly, until they completely withdraw, overcome by the first rays of sunlight that make the waters of the Rhône and Saône rivers sparkle with a thousand reflections. And I watch for that precise moment, when the magic of the night – when all the chachats are gray – gives way to the dawn of light, proudly announcing that the day will be mild, beautiful and sunny, or that it will rain on the city with languor.
John Ibonoco
Oh merveille de reveille
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Lyon ou Paris que l’on retrouve le matin avec ce plaisir tout printanier ou tout automnal, estival ou même hivernal, chaque saison a ses secrets pour parer la ville de fantaisie, de sons et de couleurs, de musique et de poésie. Les chachats ne sont jamais tous gris de jour comme de nuit comme on le dit ! Ainsi en va-t-il des villes qu’on aime de ce regard poétique saupoudré d’étoiles scintillantes. Merci Ibonoco !
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Il y aurait tant et tant à dire et à écrire sur les nuits où les matins… sur tous ces petits jours qui mis bout à bout font des années et finalement une vie. Une vie rythmée par les saisons, leurs couleurs… J’aimerais parfois dire plus et mieux. un jour peut-être.
Excellente journée
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Oui, tellement! Ces petits jours ou ce petits riens si précieux. Très belle journée à vous!
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Une belle écriture !
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Merci Marcel
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magnifique réveil sur Lyon !
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Merci
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J’ai bien aimé vous accompagner en ce début de journée sur Lyon….!
Votre juste description des lieux et des ambiances m’a fait croire que J’y étais…
Les images aidant mon imagination…
Merci pour ce voyage …
Amitiés
Manouchka
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Merci à vous. Et à bientôt…
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Et Amitiés
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Voilà un petit moment que je n’ai goûté aux petits matins Lyonnais.
Tiens, voilà que je me souviens de l’appartement que ma belle soeur occupait Rue du port du temple
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Merci, il y aura certainement d’autres petits moments et d’autres déambulations dans Lyon.
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