Charly for ever

le

LE GUIGNON

Pour soulever un poids si lourd,
Sisyphe, il faudrait ton courage !
Bien qu’on ait du coeur à l’ouvrage,
L’Art est long et le Temps est court.

Loin des sépultures célèbres,
Vers un cimetière isolé,
Mon coeur, comme un tambour voilé,
Va battant des marches funèbres.

– Maint joyau dort enseveli
Dans les ténèbres et l’oubli,
Bien loin des pioches et des sondes ;

Mainte fleur épanche à regret
Son parfum doux comme un secret
Dans les solitudes profondes.

 

Charles Baudelaire (1821-1867) in Les fleurs du mal, le Guignon.

11 commentaires Ajouter un commentaire

  1. Avatar de marronbleu marronbleu dit :

    Où, l’endroit dans le
    Poème, où l’on aurait
    Le droit de pleurer

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    1. Avatar de Ibonoco ibonoco dit :

      On ne pleure pas, interdit

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      1. Avatar de marronbleu marronbleu dit :

        Alors, tant pis pour le sens interdit, je franchis la ligne blanche

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        1. Avatar de Ibonoco ibonoco dit :

          Une petite transgression ne nuit point.

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  2. Avatar de tortuerose tortuerose dit :

    Ce sonnet est magnifique! Toute une réflexion sur l’art et le temps avec des pointes de spleen, « vita brevis, ars longa » (Hippocrate) 🙂

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    1. Avatar de Ibonoco ibonoco dit :

      Magnifique, c’est vrai. Espérons que la vie nous permette encore de lire ou découvrir d’autres pièces poétiques, artistiques…
      Merci

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  3. Avatar de iotop iotop dit :

    Bon jour,
    Je me demande quand on va enterrer ce Baudelaire …
    Max-Louis

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    1. Avatar de Ibonoco ibonoco dit :

      A mon avis, il faudra au moins attendre 1867 ou l’année prochaine.

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  4. Avatar de fulvialuna1 fulvialuna1 dit :

    Meraviglioso poeta…

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