J’AI TOUT OUBLIE
Je ne sais plus… Je ne me souviens plus, je ne me rappelle plus… je ne sais plus !
J’ai tout oublié : les formes, ombres, bruits du quotidien, les sourires et les rêves, les champs de blé, les murmures du vent sur ton corps engourdi par la caresse fragile d’un amour naissant, les jonquilles et primevères de tous ces vieux printemps qui sentaient bon la joie…
J’ai tout oublié !
Les couleurs jaunies de mes vieux souvenirs s’estompent à la lumière vacillante d’un jour incertain qui peine à s’ouvrir sur un lendemain apeuré. Un jour qui a perdu sa flamboyance pour ne laisser place qu’à l’incertitude asphyxiante de nos peurs noires les plus profondes ; une incertitude grandissante, une incertitude effrayante, pesante et stressante planant au-dessus de nos têtes comme le vautour affamé attiré par une proie en décomposition.
Nos vies se décomposent dans l’humeur moite d’un temps maussade, se délitent au gré d’une actualité toujours plus sombre.
Aujourd’hui, je ne sais plus… Je ne me souviens plus des beaux jours, des années folles, de toutes ces soirées endiablées, des vapeurs de whisky accrochées aux rideaux d’une salle obscure où grouillait toute une population, les bras levés vers le ciel, dansant jusqu’au matin sur un son électro venu de Détroit.
Je ne me rappelle plus du clapotis de la mer lorsque tu fermais les yeux, vaincue par la torpeur d’un après-midi d’été. Je ne me rappelle rien ! Notre époque a effacé l’insouciance, la joie, et même la routine comme la maladie efface méticuleusement aujourd’hui la vie en riant du mauvais tour qu’elle est en train de jouer à une humanité encore trop pressée de vivre comme hier.
J’ai tout oublié ! Même l’espoir.
Emil Cioran a écrit : « Nous sommes tous des farceurs : nous survivons à nos problèmes ». Je crains que cette fois-ci la farce n’ait un goût un peu trop amer pour y survivre.
John bonoco
I’VE FORGOTTEN EVERYTHING
I don’t know anymore… I don’t remember, I don’t remember… I don’t know anymore!
I’ve forgotten everything: the shapes, shadows, noises of everyday life, the smiles and dreams, the wheat fields, the whispers of the wind on your body numbed by the fragile caress of a nascent love, the daffodils and primroses of all those old springs that smelled of joy …
I forgot everything!
The yellowed colors of my old memories fade away in the flickering light of an uncertain day that struggles to open up to a frightened tomorrow. A day that has lost its flamboyance to give way only to the asphyxiating uncertainty of our deepest black fears; a growing uncertainty, a frightening, burdensome and stressful uncertainty hovering over our heads like the hungry vulture attracted by decaying prey.
Our lives are decaying in the damp mood of dreary weather, disintegrating in the face of ever darker current events.
Today, I don’t know… I don’t remember the beautiful days, the roaring twenties, all those wild evenings, the whisky vapors hanging on the curtains of a dark room where a whole population was swarming, arms raised towards the sky, dancing until morning to an electro sound coming from Detroit.
I no longer remember the lapping of the sea when you closed your eyes, overcome by the torpor of a summer afternoon. I don’t remember anything! Our era has erased carelessness, joy, and even routine like illness meticulously erases life today by laughing at the bad trick it is playing on a humanity still too eager to live like yesterday.
I have forgotten everything! Even hope.
Emil Cioran wrote: « We are all jokers: we survive our problems ». I am afraid that this time the farce tastes a little too bitter to survive it.
John bonoco
News from Ibonoco 
Cioran ! Je suis dans les dernières pages de La tentation d’exister. C’est brillant. Avec lui la réflexion n’a pas de fin.
L’époque n’est pas à la fête et nous devons trouver en nous les raisons d’accrocher un peu d’espoir au regard que nous portons sur la vie. Sinon…
Mais je comprends tellement.
Belle journée John !
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J’adore Cioran également.
Il faudrait que je le relise un peu plus souvent, il va finir par être submergé par la poussière de mes étagères .
L’époque est difficile et je crains bien que cela ne dure quelques années.
Belle journée Régis. Il fait beau aujourd’hui dans notre coin..
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Oui, la journée était grisouille ici, et fraiche.
Oui, il serait bien imprudent d’avancer une date de sortir définitive de la crise Covid…
Bonne soirée Jean-Louis
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Désolé John, mon cerveau est défaillant… 🤯
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Bonsoir Régis,
Défaillant, défaillant, est-ce que j’ai une tête de défaillant ?😀
John
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Un texte un peu sombre! Il faut quand même continuer à espérer que les choses finiront par s’arranger!
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Oui Marie-Christine,
Il faut bien espérer un peu mais il y a des jours où même.l’espoir est dur à porter
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Bonjour John; pour moi ce ne sont pas des jours où l’espoir « fou le camp » , c’est des heures, je me lève , ça va, un rayon de soleil , c’est bien, et deux heures après une angoisse indéfinie me serre la gorge, comment va-t-on pouvoir s’en sortir. Mon espoir fait du « yo yo ». Alors oui ton texte est sans doute sombre, mais il sonne vrai je devrais dire « Hélas! », le gris est revenu, une mauvaise nouvelle m’a cueillie avant midi, alors j’essaie de voir , de croire , de positiver, j’ai bien dit: « j’essaie » , c’est devenu tellement difficile. Bisous MTH
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Bonjour MArie,
Tes mots décrivent très bien ce que nous sommes beaucoup à ressentir en ce moment. Alors, comme toi, j’essaie de positiver mais cela devient parfois très difficile.
Alors que faire ? Que dire ?
Bisous et amitiés
John
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Bonjour
Qu’il est emprunt de vérité ce texte mais au vu de cette situation troublée on ne se souvient plus….
Nos souvenirs des jours heureux nous sont propres mais que c’est bon d’y penser et de croire ou d’envisager des jours meilleurs parce qu’il y en aura!!!
Bonne après midi dans la positivité
Cocopaillette
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Merci de réagir à ce texte. J’espère et j’attends les jours meilleurs comme tu le dis avec force. cela fait du bien.
Bon après-midi
John
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Mais non cher John , tu n’a pas tout oublié puisque tu t’en souviens !!!
et que tu parles si poétiquement de tes beaux souvenirs …
Allez courage , cette pandémie finira bien par s’éteindre , hein !!!
Bises chaleureuses
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Bonjour Juliette,
C’est bien vu 😉 et tu me fais me marrer mais l’oubli peut revêtir différentes formes.
Bises chaleureuses itou. J’espère que tu as raison lorsque tu parles de cette p… de pandémie.
Amitiés
John
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Je ne t’en veux pas, je ne te vois pas, l’histoire de ce train, ne me dit rien… 😉
Excellent groupe Underworld, vu en live en festival, grand souvenir.
Allez, on tient bon.
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Bonsoir l’Ami,
Allez, tu as raison, il nous faut tenir encore. Nous verrons dans quelques mois si le train sort du tunnel.
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Nice blog
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Thank You
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Il suffira d’un nouveau printemps pour que les souvenirs reviennent, j’en suis certaine. Mais pour le moment, il est vrai que tout est faussé. Et les rêves qui devraient être légers comme des plumes, sont de plus en plus pesants…Allez, encore un peu de courage, on va bien finir par y arriver 🙂 Bonne soirée John.
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Nous survivrons. I am telling you, John, nous survivrons.
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J’espère, j’espère… 😉
Amitiés
John
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