Love is the true power

le

Dit de la force de l’amour

Entre tous mes tourments entre la mort et moi
Entre mon désespoir et la raison de vivre
Il y a l’injustice et ce malheur des hommes
Que je ne peux admettre il y a ma colère

Il y a les maquis couleur de sang d’Espagne
Il y a les maquis couleur du ciel de Grèce
Le pain le sang le ciel et le droit à l’espoir
Pour tous les innocents qui haïssent le mal

La lumière toujours est tout près de s’éteindre
La vie toujours s’apprête à devenir fumier
Mais le printemps renaît qui n’en a pas fini
Un bourgeon sort du noir et la chaleur s’installe

Et la chaleur aura raison des égoïstes
Leurs sens atrophiés n’y résisteront pas
J’entends le feu parler en riant de tiédeur
J’entends un homme dire qu’il n’a pas souffert

Toi qui fus de ma chair la conscience sensible
Toi que j’aime à jamais toi qui m’as inventé
Tu ne supportais pas l’oppression ni l’injure
Tu chantais en rêvant le bonheur sur la terre

Tu rêvais d’être libre et je te continue.

Eugène Émile Paul Grindel dit Paul Éluard (1895 – 1952) était un poète français considéré comme l’une des figures majeures du mouvement surréaliste. Il a été l’un des poètes les plus populaires et les plus influents du XXe siècle. Pendant la Seconde Guerre mondiale, Éluard publie clandestinement et utilise sa poésie pour lutter contre l’oppression et la tyrannie nazies. Ses poèmes les plus célèbres incluent « Liberté », « La Courbe de tes yeux »…

« Dit de la force de l’amour«  a été écrit en 1947 au lendemain de la guerre et est extrait du recueil Le temps déborde. L’auteur s’adresse à son amour, sa compagne, sa muse, Nusch (Maria Benz), décédée brutalement d’une attaque cérébrale. Si ce poème est un véritable hymne à l’amour, il évoque également le pouvoir de l’amour en temps de guerre et de conflit, en tant qu’arme pour lutter contre la barbarie et la violence. Éluard y exprime d’une certaine façon sa conviction, à savoir que l’amour et le bien pourraient triompher de toutes les difficultés et de toutes les souffrances. L’on pourrait aussi souligner que la symbolique du poème ne se limite pas à la vie personnelle d’Éluard, mais transcende cette dimension pour devenir une déclaration d’amour à l’humanité tout entière. Le poème de Éluard devient ainsi un hymne à l’amour, à la vie, et à la liberté, qui ont été menacées par la guerre et la violence.

John Ibonoco

About the power of love

Between all my torments between death and me
Between my despair and the reason to live
There is the injustice and the misfortune of men
That I cannot admit there is my anger

There is the maquis colored by the blood of Spain
There is the maquis color of the sky of Greece
Bread, blood, sky and the right to hope
For all the innocents who hate evil

The light always is very close to extinction
The life always prepares to become dung
But spring is reborn and it’s not over yet
A bud comes out of the dark and the heat sets in

And the heat will get the better of the selfish
Their atrophied senses will not resist it
I hear the fire talking and laughing with half-heartedness
I hear a man say that he has not suffered

You who were the sensitive conscience of my flesh
You whom I love forever you who invented me
You did not support the oppression nor the insult
You sang while dreaming of happiness on earth

You dreamed of being free and I continue you.

Eugène Émile Paul Grindel known as Paul Éluard (1895 – 1952) was a French poet considered one of the major figures of the Surrealist movement. He was one of the most popular and influential poets of the 20th century. During World War II, Éluard published clandestinely and used his poetry to fight Nazi oppression and tyranny. His most famous poems include « Liberté », « La Courbe de tes yeux »..

« Dit de la force de l’amour » was written in 1947 in the aftermath of the war and is excerpted from the collection Le temps déborde. The author addresses his love, his companion, his muse, Nusch (Maria Benz), who died suddenly of a stroke. If this poem is a true hymn to love, it also evokes the power of love in times of war and conflict, as a weapon to fight against barbarism and violence. Éluard expresses in a certain way his conviction that love and goodness could triumph over all difficulties and suffering. One could also point out that the symbolism of the poem is not limited to Éluard’s personal life, but transcends this dimension to become a declaration of love to all humanity. Éluard’s poem thus becomes a hymn to love, to life, and to freedom, which have been threatened by war and violence.

John Ibonoco

5 commentaires Ajouter un commentaire

  1. Je ne peux que l’aimer… magnifique poème.

    Aimé par 2 personnes

    1. ibonoco dit :

      Une vraie perle en effet.

      J’aime

  2. Un poète que j’aime beaucoup

    Aimé par 2 personnes

    1. ibonoco dit :

      Bonsoir Gyslaine,
      Un texte qui émeut, un texte puissant

      J’aime

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