– J’ai perdu ma sœur !!! s’écrie-t-elle du plus profond de son être, le coeur arraché par les mots mêmes qu’elle vient de prononcer, et comme si soudain cette vérité devenue tangible la ramenait à sa condition de petite dernière d’une tribu – de mortels – qui à présent se dissout dans la mémoire d’un passé s’effaçant lui-même lentement par petites touches…
Il est loin, bien loin le temps de la rue Jules Valensaut, de celle du Général André et du début des années 50. Il est loin, bien loin déjà le temps où elle jouait dans la cour d’école de la Plaine (devenue Jean Macé) jouxtant l’avenue Paul Santy. Depuis 134 ans, ses murs de pierre sont toujours là, se dressant fièrement pour accueillir chaque année son lot de nouveaux élèves. L’école de la Plaine se souvient de toutes ces petites têtes quand elles jouaient à la récréation sous les arbres de sa grande cour. Elle les entend encore réciter à haute voix leurs tables de multiplication, apprendre par coeur les noms en ou : pou, hibou, bijou, genou, caillou, joujou, caillou… lorsque tous se préparaient militairement à passer le Certificat d’études primaires… Et tous ! réussiront l’examen mais aucun ne passera celui pour entrer en 6ième – faute d’argent ou de bourse…
– J’ai perdu ma sœur !!! s’écrie-t-elle du plus profond de son être, le coeur arraché par les mots même qu’elle vient de prononcer. Et pourtant cette sœur, sa sœur, sa grande sœur, celle d’une vie et de toujours, cette grande sportive, reine du basket est encore en vie, mais sa mémoire se cogne aujourd’hui comme un aveugle sur le mur des années de ses belles années, de ses 87 printemps et s’effrite. Il ne reste aujourd’hui plus que les souvenirs et la tristesse d’une p’tite sœur, orpheline depuis longtemps d’une grande famille unie et des temps heureux qu’elle pleure en silence le soir dans son lit comme pour mieux rêver encore de la Plaine et de sa cour d’école.
John Ibonoco
– I lost my sister!!! she cries out from the depths of her being, her heart torn out by the very words she has just pronounced, and as if suddenly this truth had become tangible, bringing her back to her condition as the last child of a tribe – of mortals – which is now dissolving in the memory of a past that is slowly fading away itself by small touches…
It is far, far away the time of the street Jules Valensaut, of the one of the General André and of the beginning of the Fifties. It is far, far away the time when she played in the schoolyard of the Plaine (now Jean Macé) next to Paul Santy Avenue. For 134 years, its stone walls have been standing proudly to welcome each year its batch of new students. The Plaine school remembers all those little faces when they played at recess under the trees of its big yard. She still hears them reciting their multiplication tables aloud, learning by heart the names in « ou : pou, hibou, bijou, genou, caillou, joujou, caillou… » when they were all preparing for the primary school certificate… And all of them will pass the exam but none will pass the one to enter the 6th grade – because of a lack of money or scholarship…
– I lost my sister!!! she cried out from the depths of her being, her heart torn out by the very words she had just spoken. And yet this sister, her sister, her big sister, the one of a life and of always, this great sportswoman, queen of the basketball is still alive, but her memory bumps today like a blind man on the wall of the years of her beautiful years, of her 87 springs and crumbles. All that remains today are the memories and the sadness of a little sister, orphaned for a long time of a big united family and of the happy times that she cries silently in her bed in order to better dream of the Plain and its schoolyard.
John Ibonoco
Les lointains souvenirs d’école font de belles images empreintes de nostalgie.
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C’est une très belle phrase qui illustre parfaitement ce texte
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Triste réalité qui touche de plus en plus de gens !
Bonne journée, John.
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Bonsoir Jean-Louis,
La vieillesse et la perte de la mémoire sont deux terribles naufrages.
Bonne soirée Jean-Louis
Amitiés
John
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Moi aussi j’allais à l’école de Plaine… mais pas la même.
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Il y a eu de bons souvenirs ?
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Bien triste réalité du poids des ans !!!
Bon mardi John,
Amitiés 😘
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Bonjour Colette,
Mais aujourd’hui, il nous faut saisir les beaux moments de notre présent.
Amitiés 😉
John
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Comme dirait Simone Signoret … la nostalgie n’est plus ce qu’elle était ! 🙂 Très joli texte.
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Merci de tes mots 😀
Bonne journée
John
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Wow 👏
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Thank you
Take care😀
John
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My pleasure John
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Merci
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