My anger, my friend, my sister…

(Réédition)

MA COLERE, MON AMIE, MA SOEUR

Ma colère, mon amie, ma sœur, ne reste pas là plantée à ne rien faire. Va-t-en rejoindre d’autres têtes ou d’autres cœurs que tu pourras enserrer violemment jusqu’à l’asphyxie. Je ne veux plus être ton hôte ni même ton compagnon de route : je ne partagerai plus le pain avec toi, plus rien ! Tu en as trop fait, tu m’en as trop fait.

Tu pénètres en moi par tous les pores de la peau sans jamais vouloir ressortir. Tu te loves au plus profond de mon être comme le serpent, toujours espérant la moindre étincelle pour surgir – tel un prédateur féroce guettant sa proie. Tu ronges les esprits à l’acide de ton amertume, dissous la paix dans un ouragan de furie et détruis tout sur ton passage. Quelle mauvaise conseillère tu fais ! Tu altères tout discernement et tout sens de la proportion, de la mesure et de la tempérance…

Il me faut avancer et toi…, tu me retardes. Il me faut aimer et toi…, et toi tu cherches à prendre toute la place. Il me faut sourire à la vie, au bonheur, et toi…, tu ne désires que le conflit, la guerre et le déchirement intérieur. Il me faut vivre avec douceur et toi…, tu n’es que crispation, chaleur sur mes temps et douleur sur tout mon corps. Il me faut espérer en demain et toi…, toi aujourd’hui, tu n’es que mort de l’esprit.

Alors ce soir, nos chemins se séparent : il y a toujours un temps dans une existence où les choses se font et se défont au gré des courants contraires. Et ce moment est arrivé pour nous. Notre histoire arrive à son terme. Cio bella !

Moi ? Et bien moi, je choisis la paix de l’âme et de l’esprit, celle qui t’amène doucement, tranquillement à la quiétude, celle qui te prend par la main afin de te montrer comment avancer à la rencontre de qui tu es – deviens ce que tu es – , celle qui te fait espérer en l’autre. Je choisis l’amitié plutôt que la sécheresse de ton puits sans fond, là où tu sculptes jour après jour les rides de mon front. Ce soir, je choisis la paix.

La paix ! La paix ! La paix ! Et rien que la paix !

Se ipsum vincere

John Ibonoco

MY ANGER, MY FRIEND, MY SISTER.

My anger, my friend, my sister, don’t just stand there and do nothing. Go and join other heads or other hearts that you will be able to enclose violently until asphyxiation. I don’t want to be your guest or even your travel companion any more: I will no longer share bread with you, nothing more! You have done too much, you have done too much for me.

You penetrate me through every pore of my skin without ever wanting to come out. You love yourself in the depths of my being like a snake, always hoping for the slightest spark to appear – like a ferocious predator waiting for its prey. You gnaw the spirits with the acid of your bitterness, dissolve peace in a hurricane of fury and destroy everything in your path. What a bad counsellor you are! You are altering every discernment and every sense of proportion, measure and temperance…

I need to move forward and you… you’re delaying me. I need to love and you… and you’re trying to take up all the space. I need to smile at life, at happiness, and you… you only want conflict, war and heartbreak. I need to live with gentleness, and you…, you’re nothing but tension, warmth on my time and pain all over my body. I must hope for tomorrow and you… you today are nothing but death of spirit.

So tonight, our paths part: there is always a time in an existence when things are done and undone at the whim of opposing currents. And that time has come for us. Our story is coming to an end. Cio bella!

I? well, I choose peace of soul and spirit, the one that brings you gently, quietly to peace, the one that takes you by the hand to show you how to go forward to meet who you are – become what you are -, the one that makes you hope in the other. I choose friendship rather than the dryness of your bottomless well, where you carve the wrinkles of my forehead day after day. Tonight I choose peace.

Peace! Peace! Peace! Peace! Peace! Peace! Peace! And nothing but peace!

Se ipsum vincere

John Ibonoco

11 commentaires Ajouter un commentaire

  1. Un texte magnifique qui me correspond en bien des points. Bonne journée 😊

    Aimé par 1 personne

    1. ibonoco dit :

      Merci Gyslaine, nous sommes tous traversés par de telles émotions.
      Amitiés
      John

      Aimé par 2 personnes

  2. Bonjour John, quel texte magnifique , choisir la paix quel bon choix mais encore faut-il s’y tenir. Bisous bonne fin d’après-midi MTH

    Aimé par 1 personne

  3. Latmospherique dit :

    Quel beau texte John! Et comme je comprends ce choix, très libérateur!
    Bonne soirée

    Aimé par 2 personnes

  4. les2olibrius dit :

    Se ipsum vincere… Omnes debemus… Sed possumusne ?

    Aimé par 1 personne

    1. ibonoco dit :

      Se vaincre soi-même. C’était la devise de ma compagnie à l’armée… il y a longtemps

      Aimé par 2 personnes

  5. colettedc dit :

    Bonjour John,
    Quel magnifique texte !!! Bon mercredi tout entier,
    Amitiés 😘

    Aimé par 2 personnes

    1. ibonoco dit :

      Bonjour Colette,
      Merci. Quand j’aurai un peu plus de temps, je le prendrai pour écrire quelques textes de ce type.
      Amitiés 😀
      John

      Aimé par 2 personnes

  6. princecranoir dit :

    Puissant texte. « Put your feet on the air and your head on the ground » et retour à la paix de l’âme. 😉

    Aimé par 2 personnes

    1. ibonoco dit :

      Try this trick and spin it, yeah….

      Aimé par 2 personnes

    2. ibonoco dit :

      Et merci d’apprécier 😀

      Aimé par 2 personnes

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s