MARJOLAINE

le
The Doors – The Crystal Ship

A Fred et Véronique
5 ans déjà

(Réédition)

Magnifique journée de mai, douce et tendre journée ensoleillée, presque chaude déjà… un vent très léger anime et donne vie aux branches des arbres en fin de floraison, du pollen qui sature l’air… tout, tout est parfait en ce mercredi 4 mai 2016, le printemps s’est bien installé. Tout est parfait ou presque…

Nous filons à vive allure sur cette route qui ne laisse montrer, de part et d’autre, que le jaune des champs de colza en fleur, et quelques habitations lointaines, posées nonchalamment deci delà, comme oubliées par les temps modernes et la main fertile du promoteur immobilier. Nous roulons vite, peut-être trop et pourtant nous ne sommes pas très pressés d’arriver à notre rendez-vous. Le 10 de l’avenue du Crottay nous attend, avenue bien rectiligne et peu fréquentée. La vie a ici une fâcheuse manie de se faire discrète, de se retirer sur la pointe des pieds pour ne laisser que le bruit du silence. Pas un cri, pas un son, juste parfois quelques chuchotements à peine audibles, sincères et polis. Juste parfois le cri étranglé d’un père, d’une mère, d’un fils ou d’une fille qui s’élève dans les airs pour venir se rompre violemment contre la fatalité d’un quotidien routinier d’une famille qui croyait le maîtriser…

Avant de partir, nous avons pris tout notre temps, le temps d’engager une conversation, de parler du bon vieux temps et des affaires courantes, de lancer quelques rires nerveux. Le temps et des battements de cœur dans nos poitrines, c’est toute la richesse que nous avons ce jour-là. Le temps d’aborder le sujet du jour, d’avoir du mal à se regarder en face, de sentir montée quelques larmes au coin des yeux et d’être déchirés par une peine profonde et tenace. Le temps de commander une salade, de boire un verre de côte ou deux, de se lever, d’aller pisser, de boire un café, de payer la note puis de monter en voiture. Nous avons encore cette chance, cette richesse, celle d’avoir le temps de ne faire rien, peu ou tout, de stresser, de rire ou de pleurer, de se marier ou de divorcer, de donner la vie, de respirer et de vivre.

Nous roulons vite, c’est certain. Peut-être est-ce dû tout simplement à cette vieille habitude de toujours se dépêcher, à cette peur de ne pas avoir le temps de faire toutes ces choses souvent inutiles et répétitives du quotidien, comme si tout pouvait s’arrêter brutalement ? Ou peut-être est-ce juste l’envie de ressentir l’effet de l’ivresse de la vitesse ? La route qui mène à Meyzieu est droite, bien droite, toute droite. Nous arrivons enfin mais nous nous trompons de numéro d’adresse. Le parking est désert mais je reconnais les lieux où quelques années plus tôt mon pote a accompagné son père. Aujourd’hui, il n’y a personne en ce lieu. Nous faisons demi-tour. Il me semblait pourtant avoir repéré quelques véhicules et quelques personnes devant un autre bâtiment. Oui, c’est bien là ! Nous y sommes…

Nous avons rendez-vous avec Marjolaine, mais c’est son père que je rencontre en premier. Il nous serre fortement dans ses bras avec beaucoup d’affection. L’instant est chargé de tristesse éclairée par un sourire rayonnant sur son visage. Je ne vois que son sourire. Que voit-il ? Où puise-t-il cette force de sourire encore ? Le sourire de la foi ? Le sourire est peut-être la seule alternative ou réaction possible quand l’homme se retrouve face à l’insoutenable. Un peu comme un mécanisme automatique de défense de l’esprit qui se déclencherait en cas d’attaque de son système lors d’un traumatisme ou d’un chagrin sans fond…

Le père de Marjolaine nous remercie. Il est content que nous ayons pu venir. Mais où donc aurions-nous bien pu être ? Mais ici ! Tout simplement ici ! Là où doivent se trouver ou se retrouver les amis d’enfance, là où l’amitié et la solidarité sont des réalités et des soutiens contre le drame absolu de l’injustice terrifiante, glaciale et aveugle.

Nous devons être là, présents aux côtés de notre ami alors qu’il s’apprête à dire je t’aime à sa fille, « je t’aime ma fille, je t’ai toujours aimé et t’aimerai toujours ».

Nous devons être là pour honorer l’amour entre un père et son enfant, entre un père et sa fille, un amour infini et profond qui n’a jamais cessé de grandir au fil du temps, des obstacles et du handicap. Un indicible amour qui a jailli par tous les pores de son être quand pour la première fois de son existence, il tint cette petite chose sacrée, serrée et au chaud contre sa poitrine, bien à l’abri de la rigueur de l’hiver.

Nous devons être là car c’est aussi l’histoire de la vie qui coule en toi Marjolaine, jour après jour, année scolaire après année scolaire, après chaque nuit qui accouche d’un matin plein de soleil. Et c’est bien de cela dont il s’agit aujourd’hui, de l’amour sincère d’un père qui tient ses promesses jusqu’au bout même s’il doit lui sembler qu’aujourd’hui il a failli, qu’il a dû merder quelque part sinon tout cela n’aurait aucun sens, tout cela ne voudrait rien dire.

Nous sommes là aussi pour toi, sa mère car c’est aussi l »amour indéfectible et éternelle d’une mère pour sa fille. C’est l’amour indestructible en béton armé d’une maman qui fait le serment sur l’autel de la vie de protéger son enfant de tous les dangers et de l’accompagner tout au long de son existence. Et cet après-midi, c’est bien ce qu’elle fera !

Il fait très beau aujourd’hui, vraiment très beau. Il fait bon. C’est très agréable de ressentir les premiers effets du renouveau du printemps. En rentant, je me dis que j’essaierai de me détendre dans le jardin, un peu de lecture, de faire un peu de rangement en attendant que mes enfants rentrent des cours… Mes pensées s’égarent… Je l’observe, sa démarche, son comportement, ses mots. Je garde l’image de ce père en veste en cuir noir qui nous parle tout en souriant au soleil, les yeux noyés dans le chagrin, une cigarette à la main qui a du mal à se consumer…

Nous avons rendez-vous avec Marjolaine, mais des deux sœurs, c’est la plus jeune que j’aperçois en premier. Un peu plus jeune que Marjolaine, elle n’a que quatorze ans mais elle est presque aussi grande que moi – son père est très grand. Elle est tout de blanc vêtue. Ce blanc qui recouvre la robe des mariées. Ce blanc qui symbolise la pureté. Ce blanc du deuil en Asie. Souriante et très sympa, elle a en elle cette force intérieure et ce courage qui semble faire défaut à tant et tant de petites gens. Je ne saurais dire pourquoi mais en cet instant, je suis fier de mon ami en veste de cuir noir. Sa fille porte en elle beaucoup de lumières, de sensibilité, de maturité et d’humanité.

Quant à Marjolaine, je l’avais vu la première fois à l’occasion de son baptême. Elle devait avoir deux ou trois ans , ou à peine plus. Elle courait de partout, allant de son père à sa mère, des bras de sa tante à ceux de sa grand-mère. Aujourd’hui, c’est une adolescente de seize ans en classe de première L. Le temps a passé, la guidant à chacun de ses pas vers un avenir dégagé, heureux où il fera bon vivre en famille, entourée de ses amis. Le temps a passé sur nos têtes en grisant nos tempes par petites touches de blanc. Nous la retrouvons toute belle, endormie dans ce lit, dans cette chambre de circonstance qui n’est pas la sienne, entourées de bouquets de fleurs. Elle est paisible. Elle attend patiemment qu’on l’emporte vers sa dernière demeure. Il y a quelques jours, au lycée, elle est tombée. Elle avait juste mal au cœur, simplement mal à la poitrine.

Le temps a passé et s’est arrêté en ce début de mois de mai pour Marjolaine… Elle avait juste seize ans.

John Ibonoco

 

The Doors – The Crystal Ship

Beautiful day in May, soft and tender sunny day, almost warm already… a very light wind animates and gives life to the branches of the trees in the end of bloom, pollen saturating the air… everything, everything is perfect in this Wednesday, May 4, 2016, spring has well settled. Everything is perfect or almost…

We speed along this road which only shows, on both sides, the yellow of the rape fields in bloom, and a few distant houses, nonchalantly placed here and there, as if forgotten by modern times and the fertile hand of the property developer. We drive fast, maybe too fast and yet we are not in a hurry to arrive at our appointment. The 10th of the avenue du Crottay is waiting for us, a very straight and little frequented avenue. Life here has an annoying habit of being discreet, of withdrawing on tiptoe to leave only the sound of silence. Not a shout, not a sound, just sometimes a few barely audible whispers, sincere and polite. Just sometimes the strangled cry of a father, a mother, a son or a daughter that rises in the air to come and break violently against the fatality of a routine daily life of a family that thought it was under control..

Before leaving, we took our time, the time to engage in conversation, to talk about the good old days and current affairs, to launch a few nervous laughs. Time and heartbeats in our chests, that’s all the richness we have that day. Time to talk about the topic of the day, to have a hard time looking each other in the face, to feel a few tears welling up in the corner of our eyes and to be torn apart by a deep and nagging sorrow. The time to order a salad, drink a glass of rib or two, get up, go pee, drink a coffee, pay the bill and get in the car. We still have this chance, this richness, to have time to do nothing, little or everything, to stress, to laugh or cry, to get married or divorced, to give life, to breathe and to live.

We are certainly moving fast. Maybe it’s just that old habit of always rushing, that fear of not having time to do all those often useless and repetitive things of everyday life, as if everything could suddenly stop? Or maybe it’s just the desire to feel the effect of the intoxication of speed? The road that leads to Meyzieu is straight, very straight. We finally arrive but we have the wrong address number. The parking lot is deserted but I recognize the place where a few years earlier my friend accompanied his father. Today, there is nobody in this place. We turn back. It seemed to me however to have spotted some vehicles and some people in front of another building. Yes, this is it! We are there…

We have an appointment with Marjolaine, but it is her father that I meet first. He hugs us tightly with a lot of affection. The moment is charged with sadness illuminated by a smile beaming on his face. I can only see his smile. What does he see? Where does he get the strength to smile again? The smile of faith? The smile is perhaps the only possible alternative or reaction when man is faced with the unbearable. A bit like an automatic defense mechanism of the mind that would be triggered in case of an attack on his system during a trauma or a grief without depth…

Marjolaine’s father thanks us. He is happy that we could come. But where could we have been? But here! Simply here! Where childhood friends should be, where friendship and solidarity are realities and supports against the absolute drama of terrifying, icy and blind injustice.

We must be there, present at the side of our friend as he prepares to say I love you to his daughter, « I love you my daughter, I have always loved you and will always love you ».

We must be there to honor the love between a father and his child, between a father and his daughter, an infinite and deep love that has never stopped growing through time, obstacles and disability. An unspeakable love that gushed out of every pore of his being when, for the first time in his life, he held this little sacred thing, tight and warm against his chest, well protected from the rigors of winter.

We must be there because it is also the story of life that flows in you Marjolaine, day after day, school year after school year, after each night that gives birth to a morning full of sunshine. And this is what it is all about today, the sincere love of a father who keeps his promises to the end even if it must seem to him that today he has failed, that he must have screwed up somewhere, otherwise all this would have no meaning, all this would mean nothing.

We are also here for you, her mother, because it is also the unfailing and eternal love of a mother for her daughter. It is the indestructible love of a mother who swears on the altar of life to protect her child from all dangers and to accompany her throughout her life. And this afternoon, that’s what she will do!

The weather is beautiful today, really beautiful. It’s nice. It is very nice to feel the first effects of the spring renewal. On my way home, I tell myself that I will try to relax in the garden, read a little, tidy up a little while waiting for my children to come back from school… My thoughts wander… I observe him, his walk, his behavior, his words. I keep the image of this father in a black leather jacket who talks to us while smiling in the sun, his eyes drowned in sorrow, a cigarette in his hand that has trouble burning…

We have an appointment with Marjolaine, but of the two sisters, it is the younger one that I see first. A little younger than Marjolaine, she is only fourteen years old but she is almost as tall as me – her father is very tall. She is dressed all in white. This white which covers the dress of the brides. The white that symbolizes purity. This white of mourning in Asia. Smiling and very nice, she has this inner strength and courage that seems to be lacking in so many small people. I don’t know why but at this moment, I am proud of my friend in the black leather jacket. His daughter carries a lot of light, sensitivity, maturity and humanity.

As for Marjolaine, I had seen her the first time on the occasion of her baptism. She must have been two or three years old, or just a little older. She was running around, from her father to her mother, from her aunt’s arms to her grandmother’s. Today, she is a sixteen year old teenager in her first year of high school. Time has passed, guiding her every step of the way towards a clear, happy future where it will be good to live with her family and friends. Time has passed over our heads, graying our temples with little touches of white. We find her all beautiful, asleep in this bed, in this room of circumstance which is not hers, surrounded by bouquets of flowers. She is peaceful. She is patiently waiting to be taken to her final resting place. A few days ago, at school, she fell. She just had a heart ache, just a chest ache.

Time passed and stopped in the beginning of May for Marjolaine… She was just sixteen.

John Ibonoco

 

24 commentaires Ajouter un commentaire

  1. gibulène dit :

    une réédition qui suscite toujours autant d’émotion. Repose en paix Marjolaine, ton passage terrestre fut court mais rempli d’amour

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    1. ibonoco dit :

      Merci pour elle.

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  2. ⭐️🎶🎶🎶🎶🎶💫

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  3. Une bien triste histoire, beaucoup d’émotion à la lire…

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    1. ibonoco dit :

      Merci Marie-Christine

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  4. marie dit :

    Bonjour John, c’est les larmes aux yeux et la gorge serrée que je lis ton texte, il est si beau, si simple comme la vie, comme la mort qui a enlevé Marjolaine, c’est ça vivre et mourir, on sait jamais où ni quand, et pour certains bien trop tôt. Comme tu as bien écrit le chagrin , la dignité de la famille, bien sûr il fallait que vous soyez là, Tu as eu les mots pour dire toute cette émotion cachée sous un sourire, qui vous a dit « merci » merci d’être là, mais Mon Dieu que c’est triste. Bisous MTH

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    1. ibonoco dit :

      Bonsoir Marie avec beaucoup de retard.
      Je suis également très touché par tes mots qui montrent toute ton émotion.
      Ce drame m’a percuté. Et aujourd’hui, je pense très régulièrement aux parents de Marjolaine, à son papa que je connais depuis l’enfance. Quelle force !
      Bisous Marie.
      Bonne nuit John

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  5. Maux&Cris dit :

    Elle est terrible cette histoire ! Arracher la vie à un adulte en devenir est une horreur. Cela me touche systématiquement. Ton histoire, que je préfère imaginée comme ayant été inventée, est bien amenée.

    Tu sais John, ton histoire me fait penser au « Dormeur du val » de Rimbaud. L’histoire est belle, tranquille, et la chute d’une violence iouïe, pourtant si simple, voire un peu douce.

    Je suis encore retourné. Merci John.
    Amitiés,
    Régis

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    1. ibonoco dit :

      Bonsoir Régis,
      Malheureusement, l’histoire est vraie. Et à chaque fois, en mai, j’ai une pensée très particulière pour cette jeune fille et ses parents.

      J’irai lire le texte de Rimbaud avec intérêt .

      Bonne soirée Régis.
      Amitiés
      John

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      1. Maux&Cris dit :

        Je le craignais tellement… C’est très dur. Ton texte n’en est que plus beau ! Il est très pudique. Comment se reconstruire quand on est parent et qu’il arrive une telle horreur à son enfant ?

        Bonne soirée John. 🙏

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        1. ibonoco dit :

          Merci Régis de tes mots.
          Comment se reconstruire en tant que parent ? Je n’en sais rien. Je me suis entretenu hier avec le père de Marjolaine. Il m’a expliqué que cette année soit 5 ans après le décès de sa fille, il a comme reçu « un gros coup » et que c’était très difficile à vivre. Je me pose les même questions que toi s’agissant d’un tel drame. En tant que parent, je n’ai pas de réponse.
          Bonne journée Régis.
          John

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        2. Maux&Cris dit :

          On se remet jamais d’un tel drame. La blessure reste ouverte. Le mieux que l’on puisse faire, c’est s’habituer plus ou moins à sa présence et aux douleurs qu’elle provoque.
          Bonne journée John.

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        3. ibonoco dit :

          En effet, je pense qu’il faut apprendre à vivre avec ou renoncer à la vie tout simplement.
          Bonne journée Regis
          John

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    1. ibonoco dit :

      Merci Regis.
      Amitiés
      John

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  6. Superbe ! Merci John, et bonne soirée.

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    1. ibonoco dit :

      Merci Jean-Louis
      je te souhaite ue excellent journée. Et apparemment, il va faire beau.

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  7. Je viens de le lire et c’est d’une grande émotion ce texte mais c’est beau et la fin est magnifique .
    La vie ne nous épargne pas c’est pour cela qui faut vivre chaque instant intensément …
    Bonne journée

    Cocopaillette

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    1. ibonoco dit :

      Merci de tes mots, de tes impressions sur ce texte.
      Oui, il nous fait vivre intensément chaque instant même si ce n’est pas toujours évident.
      Encore merci Cocopaillette
      John

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  8. colettedc dit :

    Bonjour John,
    Merci beaucoup pour cette triste histoire ; réalité de la vie ! C’est si jeune, pour quitter ce monde, hélas !
    Bonne journée,
    Amitiés 😘

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    1. ibonoco dit :

      Bonjour Colette,
      Merci à toi d’avoir lu cette histoire. Elle est triste, il est vrai. Mais je ne veux pas oublier ceux qui ont été et les mettre à l’honneur -comme un hommage à tous ceux qui les ont connus également.
      Amitiés 😊
      Bonne journée
      John

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  9. K. BELLATRIX dit :

    Un texte sublime et qui sonne si ”juste”… Je le découvre justement en ce jour où les Francais célèbrent la fête des pères et vos mots et leur pudeur prennent un sens encore plus douloureux… 😥

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    1. ibonoco dit :

      Merci de tes mots.
      La fête des pères se vivra avec beaucoup de tristesse pour certains, et je pense ici à mon ami, le père de Marjolaine.
      Amitiés
      John

      Aimé par 1 personne

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