Vous aurez beau crier contre la terre,
La bouche dans le fossé,
Jamais aucun des trépassés
Ne répondra à vos clameurs amères.
Ils sont bien morts, les morts,
Ceux qui firent jadis la campagne féconde ;
Ils font l’immense entassement de morts
Qui pourrissent, aux quatre coins du monde,
Les morts.
Alors
Les champs étaient maîtres des villes
Le même esprit servile
Ployait partout les fronts et les échines,
Et nul encor ne pouvait voir
Dressés, au fond du soir,
Les bras hagards et formidables des machines.
Vous aurez beau crier contre la terre,
La bouche dans le fossé :
Ceux qui jadis étaient les trépassés
Sont aujourd’hui, jusqu’au fond de la terre,
Les morts.
Traduction approximative :
MAD SONG
No matter how much you shout at the ground,
The mouth in the ditch,
Never any of the deceased
Will not respond to your bitter clamor.
The dead are dead, aren’t they?
Those who once made the countryside fertile;
They make the huge pile of dead people
That are rotting, all over the world,
The dead.
So, what do you think?
The fields were masters of the cities
The same servile spirit
Foreheads and spines bent everywhere,
And no one could see
Upright, at the bottom of the evening,
The machines’ haggard and formidable arms.
No matter how much you shout at the ground,
The mouth in the ditch:
Those who once were the deceased
Are today, to the bottom of the earth,
The dead.
Émile Adolphe Gustave Verhaeren, Emile Verhaeren (1855 – 1916), in Les campagnes hallucinées (1893) Les villes tentaculaires (1895), Editions Gallimard, p.54, 1899, est un poète belge flamand, d’expression française, symboliste, proche de l’anarchisme, écrivain et dramaturge.
Très amer, hélas!
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Oui, c’est certain. Les poètes sont parfois très sombres.
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Bien amer en effet !
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C’est la coupe d’amertume du poète.
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Sais-tu de quand date ce poème.
Considérant qu’Émile s’était engagé avant la guerre de 14-18 en faveur de la paix entre les peuples et contre la guerre, ce poème pourrait être en rapport avec la boucherie qui a suivi.
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Oui, je regarderai dans mon recueil mais il date de cette période, juste avant il me semble. Je vérifierai.
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Oui, je regarderai dans mon recueil mais il date de cette période, juste avant il me semble. Je vérifierai.
Apparemment, ce poème date des années 1893/1895,
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OK merci, donc bien avant la boucherie de 14-18.
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Oui, tu trouveras les références donte je me suis servi en bas du billet avec la mini biographie.
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😮 😦
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Ave Hélène,
Une petite chanson un peu noire avec une météo désagréable, un soupçon d’amertume et cela donne un drôle de mardi’
Amitiés
John 😊
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Il est vrai que ce poète n’est pas connu pour son optimisme délirant, mais il a des excuses 🙂 Ici le mardi fut ensoleillé et l’amertume était au placard. Bonne soirée John le soleil finit toujours par revenir
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Merci Hélène,
Un peu de soleil sans vent serait une journée exceptionnelle. 😊
Bonne soirée
Amitiés
John
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Mad song or song to madness? Or song for a crazy world
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Just a mad song for crazy World
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Brrrrrrrr , d’un coup j’ai froid 😮
ça va t’y mieux John ?
😊
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Yeap ! Juliette 😊😊
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il va arriver …ouiiiiii
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Merci pour le clin d’oeil de nos amis les Doors.
Et il est arrivé effectivement, à la première écoute. C’est toujours doux de les entendre.
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A reblogué ceci sur lampmagician.
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Thank you for reblogging this poem..
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Émile semble assez triste en composant ce Poème . Oui peut être l’intuition de la ere guerre mondiale ?
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A wonderful poem with a touch of the dark side, I love it 👍❤🙏
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😊😊😊
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Certainement, il y avait déjà beaucoup de remous à propos du Maroc entre la France et l’Allemagne.
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Un requiem dans tous les sens du mot.
Que dire ?…sinon que c’est triste à mourir.
Oui, les cadavres pourrissent dans la terre,
mais leurs âmes libérées se sont envolées dans l’autre vie.
Mes amitiés
Manouchka
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Bonsoir Manouchka,
Les corps disparaissent avec le temps, lentement mais sûrement comme nos vies tout au long de nos cheminements.
Et ensuite, ensuite, espérons qu’il y ait une libération.
Merci pour tes mots.
Amitiés
John
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Oh ! La ! La ! Pas très joyeux que tout cela, John mais, c’est qu’il en fait partie lui aussi !!!
Bon mercredi,
Amitiés♥
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Bonjour Colette,
Pas très joyeux. Bon ! on essaiera de faire mieux…
Amitiés
John
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😀
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Yeap !
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Superbe et implacable!
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Merci Edmée. 😊
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Un chant d’une noirceur qui fait frissonner , mais Emile Verhaeren n’est pas un joyeux luron .
Bon mercredi
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C
Bon mercredi Gisèle. 😊
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