DANS LES TERRES LES PLUS LOINTAINES
Nous sommes ceux que l’on dispersa
Dans les terres les plus lointaines.
Chacun de nous est un anneau
De la nouvelle chaîne.
Non seulement à Babylone
Mais au bord des fleuves, partout
Nous sommes venus nous asseoir,
Cherchant un toit qui soit à nous.
C’est ainsi qu’est devenu cher
A notre coeur le monde entier,
Sur les rives les plus lointaines
Se trouve pour nous un foyer.
Et maintenant nous chérissons
La Vistule autant que le Rhin,
Le large Dniepr à notre coeur
Murmure aussi douce complainte
Le libre Hudson nous fait un signe
Fraternel du fond de ses flots,
Il est permis, sur son rivage,
De connaître enfin le repos !
Quelque chanson que l’on écoute
Nous connaissons sa mélodie,
Quel que soit le fleuve qui coule
Il nous apporte nostalgie,
Quel que soit le drapeau qui flotte,
Nous est familier son appel,
Quel que soit le bateau qui vogue
C’est vers un pays fraternel.
Abraham Reisen, Avrom Reyzen, Avrom Reisen (1876 -1953), in Anthologie de la poésie yiddish, Le Miroir d’un peuple, Editions Gallimards, NRF, Paris, 2013, pp. 89-90, est un écrivain, poète et éditeur de langue yiddish né à Koidanov en Biélorussie et mort à New York. Il est le frère aîné du linguiste Zalman Reisen. » Sa poésie ne témoigne pas d’une grande puissance d’inspiration, mais elle est fondée sur la sincérité et la vérité… »
IN THE FARTHEST LANDS
We are those who were scattered
In the most distant lands.
Each of us is a ring
Of the new chain.
Not only in Babylon
But by the rivers, everywhere
We have come to sit,
Seeking a home of our own.
And so the whole world became dear
To our hearts ,
On the farthest shores
Is a home for us.
And now we cherish
The Vistula as much as the Rhine,
The wide Dnieper in our heart
Whispers as sweet a lament
The free Hudson makes us a sign
From the bottom of its waves,
It is allowed, on its shore,
To know rest at last!
Whatever song we listen to
We know its melody,
Whatever the river that flows
It brings us nostalgia,
Whatever flag is flying,
We are familiar with its call,
Whatever the boat that sails
It is towards a fraternal country.
Abraham Reisen, Avrom Reyzen, Avrom Reisen (1876 -1953), Anthologie de la poésie yiddish, Le Miroir d’un peuple, Editions Gallimards, NRF, Paris, 2013, pp. 89-90, was a Yiddish writer, poet and editor born in Koidanov, Belarus, and died in New York. He was the older brother of the linguist Zalman Reisen. « His poetry does not show great power of inspiration, but it is based on sincerity and truth… »
Beau poème, je découvre.
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Merci Marie-Christine,
Passez une bonne soirée
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quelqu’un a écrit que babylone a libéré la nation des juifs, depuis ce temps-là, de la géographie
(greetings—i have just discovered your blog, very interesting)
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Merci de votre intérêt pour mon blog.
Bonne soirée
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