« I hate straight singing. I have to change a tune to my own way of doing it. That’s all I know, »
« Je déteste suivre la partition. Il faut que je change la mélodie pour la chanter à ma manière. Je ne sais pas faire autrement. »
Billie Holiday dit Lady Day (1915 – 1959), in Légendes du jazz, Paris, Éditions Gründ, 2011, chanteuse américaine de blues et de jazz. A la fin des années 30, elle interprète, un soir, au Café Society – un night-club mixte de Greenwich Village – Strange Fruit, une chanson dénonçant le lynchage des Noirs dans les Etats du Sud. Il s’agit d’un poème écrit et publié en 1937 par Abel Meeropol dit Lewis Allan
Une vie pas facile pour Billie Holiday.
Voici ce qu’en dit Wikipedia sur sa biographie :
« Eleanora Fagan naît en 1915, sa mère, Sadie Fagan d’origine irlandaise, a 13 ans et son père, Clarence Holiday, 15 ans. Dans Lady Sings the Blues2, Billie Holiday, réécrivant son histoire, ajoute quelques années à son père, plus encore à sa mère, et en fait un couple marié. C’est l’une des nombreuses déformations de la réalité que Billie elle-même entretenait et dont son autobiographie a prolongé les effets. La réalité est un peu moins idyllique. Clarence et Sadie ne se sont jamais mariés. Clarence Holiday ne reconnaît pas l’enfant, il est guitariste de jazz, et passe sa vie dans les clubs la nuit, sur les routes le jour. Sadie, aide-ménagère et cuisinière qui se prostitue à l’occasion, ne s’occupe pas de sa fille qui est ballotée entre tantes et cousines et est placée dans des maisons de redressement pour jeunes noirs où elle connaît le viol et la violence.
Sa mère la fait venir à New York en 1928. Billie commence à faire des ménages dans Harlem où elle chante à l’occasion mais finit comme sa mère par se prostituer. Elle est arrêtée, passe quelques mois à la prison de Welfare Island. À sa sortie de prison, elle se lance dans la petite restauration avec sa mère. Elle acquiert une certaine notoriété comme chanteuse de jazz dans plusieurs clubs et speakeasies. Elle est auditionnée au Log Cabin de Harlem, où elle est engagée comme chanteuse rémunérée au pourboire. Elle prend alors le nom de Billie Holiday, en référence à l’actrice Billie Dove, son idole blanche du cinéma muet ».
(commentaire un peu long, pardon!)
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Oui, une vie pas facile et brève… mais quel talent, et quelle âme !
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S’agissant de Billy Holliday, ne pas suivre la partition ne peut signifier que révolte et liberté et this strange fruit est très amer et porte toute la mélancolie, toute la tristesse de la communauté noire-américaine, celle de toute l’humanité même au regard du contexte de l’émergence de cette complainte et de ce qu’elle sous-tend de malheurs subis, d’amertume. Merci Ibonoco
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Bonjour et merci de ce commentaire particulièrement pertinent. J’aime à penser qu’aujourd’hui, nous soyons capable, encore, de ne pas toujours suivre la partition. De plus et s’agissant de l’humanité, les combats pour la faire progresser ne seront jamais terminés alors, Billie Holiday nous le rappelle par cette chanson. Du moins, c’est aussi de cette manière que je la perçois.
Excellente journée
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C’est en effet un combat de tous les instants… Merci de votre touchant retour et très bel après-midi à vous.
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Merci…
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Merci, ça fait du bien de l’entendre malgré cette complainte lancinante.
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Bonjour. C’est une belle grande dame dont la présence est toujours remarquée. Elle chante pour nous à travers les décennies.
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Tu connais Miriam Makeba ? https://youtu.be/P8nyffS-2Ds le texte de cette chanson est magnifique je trouve.
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Je viens de l’écouter et de la voir grâce à ton lien.
C’est magnifique
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Et pour ces étranges fruits qui pendent, il s’agit (évidemment) des cadavres des noirs pendus dans les arbres.
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Oui, que l’on lynchait dans le sud des États-Unis. Une époque révolue heureusement révolue. Billie Holiday a fait montre d’un grand engagement en interprétant ce texte.
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Magnifique à écouter cette voix qui vient du fin fond des tripes.
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Oui, cela peut donner des frissons et l’on peut même se sentir un peu plus « humain ».
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Merci du bon et beau partage !
Bonne journée.
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Bonne journée Colette.
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C’est le symbole d’une histoire terrifiante qui tend à prouver que la bêtise et la sauvagerie humaine n’ont aucune limite. L’année dernière j’avais fait un article en ce sens à partir d’une photo qui témoigne de cet épisode tragique. Pour ceux que ça intéresse c’est ici: https://rockthebonnie.com/2018/11/24/billie-holiday-strange-fruit/
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Merci à toi pour ce partage
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Ton article est très bien fait et montre effectivement que la sauvagerie humaine n’a au une limite. Il ne faut pas l’oublier.
Excellente journée
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Il y a parfois des histoires terrifiantes qui nous privent de mots tant l’émotion est intense…
Chanter devient alors une prière …un gospel de l’âme…
Sa voix porte les sans-voix de ces victimes de la bêtise humaine …
« Je déteste suivre la partition. Il faut que je change la mélodie pour la chanter à ma manière. Je ne sais pas faire autrement. » …un magnifique abandon
Amitiés
Manouchka
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Il est parfois bon de rappeler le passé et ses horreurs parce qu’il peut se reproduire. Je me demande même parfois si l’être humain n’aime pas être amnésique.
Un magnifique abandon pour une femme de caractère et de talent.
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Les horreurs n’appartiennent pas uniquement au passé…Elles se produisent actuellement…Je ne sais pas si l’humain » AIME » être amnésique, je le vois plus comme un conditionnement social…qui alourdit l’esprit…Un esprit devenu obtu à force de condamner, juger…Souhaitons ardemment que le genre humain se libère de sa colère et sa violence…Un cheminement qui nous appartient à tous et toutes, au coeur même de notre quotidien…Merci John
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Bonjour Manoucka.
Avec un peu de retard …
Je pense que les peurs que l’on alimente, l’inculture ainsi que d’autres ressorts conditionnent effectivement l’homme et font ressortir des plus mauvais côtés.
Je pense qu’il faut tout de même croire en l’Homme, en sa capacité à vouloir progresser pour le bien commun.
Excellente journée
Amitiés
John
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Merci John…
Oui, il faut continuer de croire en l’Homme : » ses racines de vie endormies dans la pénombre de l’inconscient, s’éveilleront et apparaîtront au grand jour » Yves Girard
Bonne soirée
Amitiés
Manouchka
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Oui Manouchka.
Amitiés
John
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Une de mes chanteuses préférées ( car oui, j’en ai plusieurs. 😉 ). Et cette chanson est extraordinaire. Quel courage pour la chanter lui a-t-il fallu, dans le contexte de l’époque…
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Plus que du courage en 1939 😊
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