Le chasseur et la proie
Simple Minds – 1982
Simple Minds – Hunter And The Hunted
À tirer au jugé,
À parler de notre foi et de notre amour.
Je le vois sur vos visages, maigres comme des ombres.
Vois-moi tel que je figure dans vos plans de fin de nuit,
Vois-moi, recroquevillé dans les Badlands.
Les effets secondaires d’une vie menée à la vitesse de la lumière.
Les effets secondaires d’une existence sous tentation.
Quand une seule étoile nous attend toutes et tous là-haut,
Tu me verras recroquevillé dans les Badlands.
Et comment je me sens, à vivre dans les années 80 ?
Est-ce que j’aurai droit, moi aussi, à voir le jour se lever ?
Kyoto sous la neige — mais le paradis est loin.
Ils envoient leur amour — défilé de passion.
Le chasseur et la proie.
Avec moi, les premières fois ne mentent jamais.
Ils étaient jeunes — courageux — authentiques.
Le plus grand show du monde est là, ce soir, mon amour.
Vois-moi comme une silhouette dans le plan nocturne.
Vois-moi, recroquevillé dans les Badlands.
Les effets secondaires d’une vie menée à toute allure.
Les effets secondaires d’une vie sous tentation.
Quand une seule étoile veille sur nous tous…
Tu me verras recroquevillé dans les Badlands.
Et comment je me sens, à vivre dans les années 80 ?
Est-ce que je verrai la lumière du jour ?
Kyoto sous la neige.
Le paradis est loin.
Ils envoient leur amour.
Défilé de passion.
Le chasseur et la proie.
Avec moi, les premières fois ne mentent jamais.
Avec toi seulement,
La vie file si vite.
Quand tu m’entendras crier,
je regarderai le monde avec les yeux de l’amour..
Dis-moi, est-ce que tu m’entends ?
Dis-moi, est-ce que tu me vois ?
« Hunter and the Hunted » explore un jeu de miroirs entre deux rôles : celui qui poursuit et celui qui est poursuivi. La chanson met en scène un chassé-croisé perpétuel où ces positions s’échangent sans cesse — désir, tentation, vulnérabilité, pouvoir. Le texte parle d’amour et de foi, mais aussi de vitesse et de danger : vivre « à la vitesse de la vie », c’est risquer de se perdre dans la tentation, de naviguer dans des « Badlands » intérieures où l’on affronte ses propres excès et ses démons.
Cette ambivalence émotionnelle traverse toute la chanson : on peut être à la fois l’assaillant et la cible, l’amoureux qui cherche et celui qui se protège. Elle reflète aussi une conscience d’époque — les années 80 vues comme un terrain instable, vécu entre éclat et vertige, avec la question lancinante : « Est-ce que je verrai le jour se lever ? »
Au fond, c’est un titre sur la tension entre contrôle et abandon, sur les conséquences de nos élans, et sur cette danse délicate où l’amour, la spiritualité et le danger s’entremêlent. Une lutte intérieure portée par une musique sombre, enveloppante et hypnotique.
Simple Minds est un groupe écossais, né à Glasgow en 1977 autour de l’amitié indéfectible entre Jim Kerr et Charlie Burchill. Le groupe démarre dans un post-punk nerveux et expérimental, encore brut et curieux, porté par des synthés froids et une vraie soif d’exploration. Vers 1981–1982, leur son se clarifie : plus mélodique, plus aérien, plus ambitieux. Avec New Gold Dream (81–82–83–84), ils atteignent une forme d’évidence — cet équilibre lumineux qui les place au premier plan de la new wave européenne.
Au milieu des années 80, Simple Minds passent de formation culte à gloire internationale. Et même si la chanson “Don’t You (Forget About Me)” n’est pas écrite par eux, c’est bien ce titre — porté par The Breakfast Club — qui leur donne une stature mondiale. Dans la foulée, Once Upon a Time et les grandes tournées transforment leurs concerts en véritables cérémonies rock, capables de remplir les plus grandes scènes.
Les années 90 sont moins simples : changements de musiciens, goûts du public qui évoluent, terrain plus glissant. Pourtant, Kerr et Burchill tiennent bon. Ils persistent, se renouvellent, proposent des albums plus intérieurs, et entretiennent ce lien solide avec un public fidèle.
À partir des années 2000, c’est la renaissance : nouveaux disques qui trouvent leur place, longues tournées, rééditions soignées. Simple Minds avance sans nostalgie forcée, en assumant son héritage tout en continuant de composer et de jouer avec une énergie intacte.
Aujourd’hui, le groupe porte toujours cette signature reconnaissable entre mille : un rock lumineux, spirituel, tendu entre l’ombre et l’espoir. Simple Minds n’est pas seulement un groupe des années 80 — c’est une trajectoire écossaise singulière, persistante, et toujours vivante.
John Ibonoco
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Hunter And The Hunted
By Simple Minds – 1982
Shooting from the hip
About our faith and love
I see it in your faces thin as shadow
See me as I figure in your late night plan
See me as I’m cocooned up in Badland
The side effects of cruising at the speed of life
The side effects of living in temptation
When only one star is waiting up on all of us
You’ll see me as I’m cocooned up in Badlands
And how do I feel living in the eighties
And do I get to see the light of day
Kyoto in the snow but Heaven’s far away
Sending their love – passion parade
Hunter and the Hunted
With me, first times can never lie
They were young – they were brave – they were the honest set
The greatest show on earth is here tonight love
See me as a figure in the late night plan
See me as I’m cocooned up in Badlands
The side effects of cruising at the speed of life
The side effects of living in temptation
When only one star is waiting up on all of us
You’ll see me as I’m cocooned up in Badlands
And how do I feel living in the eighties
And do I get to see the light of day
Kyoto in the snow
Heaven’s far away
Sending their love
Passion parade
Hunter and the Hunted
With me first times can never lie
Only with you
Life moves so fast
When your hear me screaming
I’ll be seeing through the eyes of love
Tell me can you hear me
Tell me can you see me
Simple Minds is a Scottish band from Glasgow, formed in 1977 around the long-standing friendship between Jim Kerr and Charlie Burchill. They started out in a raw, experimental post-punk vein, built on cold synths, restless curiosity, and a hunger to explore. By 1981–1982, their sound had sharpened into something more melodic, more atmospheric, more ambitious. With New Gold Dream (81–82–83–84), they hit that golden balance that pushed them to the forefront of the European new-wave scene.
By the mid-80s, Simple Minds had moved from cult status to global recognition. And even though “Don’t You (Forget About Me)” wasn’t written by the band, it was the song — powered by The Breakfast Club — that gave them true worldwide stature. Soon after, Once Upon a Time and a series of massive tours turned their concerts into full-blown rock ceremonies, filling arenas with a bright, expansive sound.
The 1990s were tougher: shifting line-ups, changing musical trends, and a crowded marketplace. Still, Kerr and Burchill held their course. They kept writing, kept touring, and explored more introspective albums while maintaining a loyal fanbase that never really drifted away.
From the 2000s onward, Simple Minds experienced a quiet but solid renaissance: new records finding their place, major tours around the world, and thoughtful reissues of their classic albums. The band moved forward without forced nostalgia, embracing their legacy while still creating with genuine energy.
Today, their music still carries that unmistakable signature: a luminous, spiritual kind of rock, stretched between shadow and hope. Simple Minds isn’t just an ’80s relic — they’re a distinctly Scottish story of persistence, reinvention, and staying power.
John Ibonoco
Très bel article John sur ce groupe, cette musique qui a su traverser les années, en se recréant à chaque instant.
Beau weekend à venir!!
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Merci Marie. J’apprécie. Passe un excellent weekend également.
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Merci du partage, John et bon week-end ! Amitiés
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Merci Colette. Bon weekend et attention au froid 😉.
Amitiés
John
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