La Saison des Sorcières
Quand je regarde par ma fenêtre,
le monde déborde de visions.
Et quand je regarde dans ma fenêtre,
je vois toutes les versions possibles de moi.
C’est étrange… vraiment étrange.
Faut capter chaque signe.
(Faut capter chaque signe.)
Faut capter chaque signe, oh oui.
(Faut capter chaque signe.)
Attraper chaque détail qui flotte dans l’air.
(Faut capter chaque signe.)
Oh non… c’est sûrement la saison des sorcières.
Oui, la saison des sorcières.
La saison des sorcières.
Quand je regarde derrière mon épaule,
qu’est-ce que tu crois que je vois ?
Un autre chat, un vrai type de la nuit,
qui jette lui aussi un œil derrière lui
et tombe pile sur mon regard.
Il est bizarre… oh oui, vraiment bizarre.
Faut capter chaque signe.
(Faut capter chaque signe.)
Faut capter chaque signe, oh oui.
(Faut capter chaque signe.)
Les beatniks rêvent tous de toucher le pactole,
comme si quelque chose vibrait dans l’air.
Oh non… forcément, c’est la saison des sorcières.
Oui, la saison des sorcières.
La saison des sorcières.
Faut capter chaque signe.
(Faut capter chaque signe.)
Faut capter chaque signe, oh oui.
(Faut capter chaque signe.)
Même les lapins sentent le trouble
et filent dans les fossés.
Oh non… c’est sûr, la saison des sorcières est là.
Oui, la saison des sorcières.
La saison des sorcières.
Et moi…
où est-ce que je me suis perdu ?
Un frisson léger qui traverse les Sixties
Il y a des chansons qui n’ont pas vraiment de sens explicite, qui n’expliquent rien mais qui pourtant, mettent le monde en mouvement et plongent notre esprit dans un état autre. Season of the Witch est l’un de ces morceaux. En 1966, Donovan glisse du folk vers une zone plus trouble, plus vibrante, où les contours se dédoublent et où chaque détail semble annoncer quelque chose. La guitare avance comme une incantation discrète, la voix plane juste au-dessus du réel, et l’air tout entier paraît chargé de signes.
Les paroles nous parlent de perceptions qui se fendent, de visages possibles dans la vitre, d’inconnus qui se retournent comme s’ils savaient — mais ne diraient rien. Même les lapins qui détalent deviennent des messagers. On est à ce moment précis où les Sixties changent de température : la douceur beat se dissout, le psychédélisme s’installe, et l’invisible se met à palpiter.
Donovan ne décrit pas la “saison des sorcières” : il l’invoque. C’est une atmosphère, un glissement, une tension douce où tout pourrait basculer. Une chanson qui ouvre une porte sans dire ce qu’il y a derrière — et c’est précisément ce qui la rend si magnétique. Un sortilège de trois minutes, suspendu quelque part entre le réel et l’autre rive du miroir.
Donovan
Donovan Philips Leitch, né en 1946 à Glasgow, est l’une des voix les plus singulières de la scène musicale des années 60. Installé très jeune en Angleterre, il débute comme un folk singer à la Dylan : guitare acoustique, chansons dépouillées, et un timbre doux qui accroche immédiatement les radios et les plateaux télé britanniques.
Mais Donovan ne restera pas longtemps dans l’ombre des troubadours classiques. Dès le milieu de la décennie, il glisse vers une zone plus lumineuse et plus étrange : un folk teinté de couleurs psychédéliques, de mystique orientale et d’expérimentations sonores. Avec Sunshine Superman (1966) et Mellow Yellow (1967), il devient l’un des pionniers du “flower-pop” britannique — un musicien capable de mêler poésie intime, visions cosmiques et grooves légers.
Il fréquente les Beatles, inspire Jimmy Page, s’ouvre à la méditation et aux spiritualités qui traversent l’époque. Ses titres les plus marquants — Season of the Witch, Hurdy Gurdy Man, Atlantis — oscillent entre comptines ensorcelées, folk électrique et rêveries à moitié hallucinées.
Aujourd’hui encore, Donovan reste une figure à part : un poète voyageur, un rêveur obstiné, un fil reliant le folk traditionnel aux vibrations psychédéliques.
John Ibonoco
Season Of The Witch
When I look out my window
Many sights to see
And when I look in my window
So many different people to be
That it’s strange, sure is strange
You’ve got to pick up every stitch
(You’ve got to pick up every stitch)
You’ve got to pick up every stitch, yeah
(You’ve got to pick up every stitch)
You’ve got to pick up every stitch
(You’ve got to pick up every stitch)
Oh no, must be the season of the witch
Must be the season of the witch, yeah
Must be the season of the witch
When I look over my shoulder
What do you think I see?
Some other cat lookin’ over
His shoulder at me
And he’s strange, sure, he’s strange
You’ve got to pick up every stitch
(You’ve got to pick up every stitch)
You’ve got to pick up every stitch, yeah
(You’ve got to pick up every stitch)
Beatniks are out to make it rich
Oh no, must be the season of the witch
Must be the season of the witch, yeah
Must be the season of the witch
You’ve got to pick up every stitch
(You’ve got to pick up every stitch)
You’ve got to pick up every stitch, yeah
(You’ve got to pick up every stitch)
The rabbits running in the ditch
Oh no, must be the season of the witch
Must be the season of the witch, yeah
Must be the season of the witch
Where’d I go?
A faint shiver running through the Sixties
Some songs don’t really mean anything in a literal way — they don’t explain, they don’t argue — and yet they set the world in motion and tilt the mind into another state. Season of the Witch is one of those.
In 1966, Donovan slips out of folk music and into a stranger, more electric zone, where outlines double, and every small detail feels like an omen. The guitar moves forward like a quiet incantation, the voice floats just above the real, and the whole air seems charged with signs.
The lyrics speak of perceptions cracking open, of possible faces in the glass, of strangers turning around as if they knew — but would never say. Even the rabbits darting away read like messengers. It’s that precise moment when the Sixties change temperature: the gentle beatnik softness dissolves, psychedelia settles in, and the invisible starts to flicker.
Donovan doesn’t describe the “season of the witch” — he summons it.
It’s an atmosphere, a shift, a soft tension where anything could give way.
A song that opens a door without revealing what’s on the other side — and that’s exactly why it feels so magnetic.
A three-minute spell, suspended somewhere between the real world and the far side of the mirror.
Donovan
Donovan Philips Leitch, born in 1946 in Glasgow, is one of the most distinctive voices of the 1960s music scene. Having moved to England at a young age, he began as a Dylan-style folk singer: acoustic guitar, stripped-down songs, and a gentle tone that quickly caught the attention of British radio and television.
But Donovan didn’t stay long in the shadow of traditional troubadours. By the mid-decade, he drifted into a brighter, stranger zone—a kind of folk infused with psychedelic colors, Eastern mysticism, and sonic experimentation. With Sunshine Superman (1966) and Mellow Yellow (1967), he became one of the pioneers of British “flower-pop,” a musician able to blend intimate poetry, cosmic visions, and light, playful grooves.
He spent time with the Beatles, inspired Jimmy Page, and embraced meditation and the spiritual currents running through the era. His most iconic songs—Season of the Witch, Hurdy Gurdy Man, Atlantis—float somewhere between enchanted nursery rhymes, electric folk, and half-hallucinated daydreams.
Even today, Donovan stands apart: a wandering poet, a stubborn dreamer, a thread tying traditional folk to the shimmering pulse of psychedelia.
John Ibonoco
❤
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Merci Isabelle
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Merci John ❣️ J »aime Donovan et cette belle chanson
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merci Juliette. Bises et bonne soirée en musique.
John
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Merci John.
C’est le mystérieux qui l’emporte et cette musique qui nous ensorcelle. J’aime toujours autant quand tu parles de cette époque.
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Hello Marie,
Alors je vais tâcher de poursuivre ces petits récits.
Bel après-midi
John
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