Doors open before me…

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The Doors – Break on through

PORTES

Des portes s’ouvrent devant moi – chantantes, gémissantes, jaunes,
Et derrière chaque porte un visage blême rit.
Il est minuit. La ville dort. Le silence d’un monastère
Chuchote en moi : quelqu’un meurt cette nuit, meurt cette nuit…

La lune d’argent autour de mon cou noue une cravate.
Mon visage; rayon d’esprit, danse parmi d’obscurs miroirs.
Des portes, à douleur, ne cessent de s’ouvrir.
Mon Dieu comme ces grincements de linteaux déchirent l’âme
.

Mes veines s’enfièvrent de songes. Et la pâleur de mes mains
Voltige devant mes yeux las comme une neige dans la nuit,
Et j’entends es portes s’ouvrir, où que je me tourne et me tende,
Et derrière chaque porte un visage blême rit.

רבון ישראל, Israël Rabon, (1900 – 1941), in Anthologie de la poésie yiddidh. Le Miroir d’un peuple, nrf, Poésie, Editions Gallimard, pp. 402-403, est un auteur de contes, de poèmes et de romans d’origine juive polonaise. Il traduira en yiddish les œuvres de Jean Cocteau, Jan Kasprowicz, Rainer Maria Rilke, Paul Valéry, François Villon, Stefan Zweig. Il fut également journaliste et dirigea la revue Charactère. En 1920, il participera à la guerre polono-bolchévique dans la 1ère division lituanienne-biélorusse. Pendant l’occupation allemande de Lodz, il s’enfuit à Bialystok, puis à Vilna. Il sera assassiné à Ponar.  » Deux thèmes reviennent dans toute son œuvre :… la pauvreté et la guerre…. Le monde de Rabon est l’obscurité sauvage et primordiale de la vie ». « Rabon s’est efforcé, et ce fut un effort réussi, a noté Meylekh Ravitsh, de décrire dans des romans, des récits et des poèmes la pauvreté du Bałuty de Lodz.« 

The Doors – Break on through

DOORS

Doors open before me – singing, moaning, yellow,
And behind each door a pale face laughs.
It is midnight. The city is sleeping. The silence of a monastery
Whispers in me: someone dies tonight, dies tonight…

The silver moon around my neck ties a tie.
My face, ray of the spirit, dances among the dark mirrors.
The doors to pain, keep opening.
My God, how these creaking lintels tear the soul.

My veins are swollen with dreams. And the paleness of my hands Flutters before my weary eyes like snow in the night,
And I hear the doors open, wherever I turn and sea,
And behind each door a pale face laughs.

רבון ישראל, Rabon (1900 – 1941), in Anthologie de la poésie yiddidh. Le Miroir d’un peuple, nrf, Poésie, Editions Gallimard, pp. 402-403, is an author of stories, poems and novels of Polish Jewish origin. He translated into Yiddish the works of Jean Cocteau, Jan Kasprowicz, Rainer Maria Rilke, Paul Valéry, François Villon, Stefan Zweig. He was also a journalist and editor of the magazine Charactère. In 1920, he participated in the Polish-Bolshevik war in the 1st Lithuanian-Byelorussian division. During the German occupation of Lodz, he fled to Bialystok, then to Vilna. He was murdered in Ponar. « Two themes recur throughout his work: poverty and war. …. Rabon’s world is the wild and primordial darkness of life. » « Rabon strove, and it was a successful effort, » noted Meylekh Ravitsh, « to describe in novels, stories, and poems the poverty of the Bałuty of Lodz. »

4 commentaires Ajouter un commentaire

  1. Avatar de christinenovalarue christinenovalarue dit :

    🩵

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  2. Bonjour John,
    Très imagé et très beau aussi.

    Aimé par 1 personne

    1. Avatar de Ibonoco ibonoco dit :

      Un très beau texte en effet

      J’aime

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