
POUR NORLINE
Cette plage restera vide
pour de nouvelles aubes couleur ardoise
des lignes que le ressac efface
sans cesse avec son éponge,
et quelqu’un d’autre viendra
de la maison encore endormie,
une tasse à café chauffant dans sa main
comme autrefois mon corps se lovait sur le tien,
pour mémoriser ce passage
d’une sterne sirotant le sel,
comme quand on aime une ligne
sur une page, et qu’il est difficile de la tourner.
Derek Walcott (1930 – 2017) , in La Lumière du Monde, Éditions Circé, 2005, Traduit de l’anglais par Thierry Gillybœuf. Est un poète, dramaturge et artiste saint-lucien de langue anglaise. Il a été membre honoraire de l’Académie américaine des arts et des lettres, et membre de l’Académie des poètes américains. Il recevra le prix Nobel de littérature en 1992 et en 2010 le prix T.S. Eliot (prix littéraire au Royaume-Uni dans le domaine de la poésie).

TO NORLINE
This beach will remain empty
for more slate-coloured dawns
of lines the surf continually
erases with its sponge,
and someone else will come
from the still-sleeping house,
a coffee mug warming his palm
as my body once cupped yours,
to memorize this passage
of a salt-sipping tern,
like when some line on a page
is loved, and it’s hard to turn
Derek Walcott (1930 – 2017), in The Light of the World, Circé Publishing, 2005, Translated from the English by Thierry Gillybœuf. Is a poet, playwright and artist Saint Lucian of English language. He was an honorary member of the American Academy of Arts and Letters, and a member of the Academy of American Poets. He was awarded the Nobel Prize in Literature in 1992 and in 2010 the T.S. Eliot Prize (a literary award in the United Kingdom for poetry).
Des lignes délicieuses John!
J’aime les découvertes que je fais ici
Très belle fin de journée
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Merci Marie.
Belle journée également
John
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Encore un très beau poème j’ai pris un réel plaisir à le lire
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Beau poème. Je découvre ce poète.
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Un petit bijou bien ciselé.
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Merci Gyslaine. La douceur des mots fait du bien… toujours.
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c’est vrai
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😊☀️⛱🏄🏻♂️🌴☀️😊
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Hi ! Philip
Take care
John
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Hi John and thanks! Wishing you a great Wednesday…😊☀️😊
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Thank you Philip
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Ah ! la mer …ce poème , cette photo des vagues et la chanson de Chris Réa 😊
Merci John !
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Les vagues : une belle plage des Seychelles que j’ai eu la chance de voir il y a quelques années. C’était tout simplement magnifique…
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Des mots qui sentent l’air iodé, Chris Réa dans les oreilles. On entend presque le ressac des vagues 🙂
Une fois encore, merci John, pour ces instants de douceur !
Biz et amitié !
Dom Zéa
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Merci Dom. Et les vagues : ce sont de vraies vagues de l’Océan indien du Sud de Mahé (Police Bay si j’ai bonne mémoire).
Bizzz Dom
Amitiés
John
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Une « tasse à café » pour une tasse de café, « mon corps se lovait sur le tien » pour « contre le tien », « siroter » un mot du registre familier (le petit vieux parkisonien sirotant son café), « et qu’il est difficile de la tourner », la ligne ? (cacolalie) Si tout le recueil est comme ça en français, les éditions Circé sont responsables d’un massacre.
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Effectivement, on ne s’improvise pas forcément traducteur mais ce n’est pas si important que cela. Il y aura toujours un lecteur pour apporter des corrections et c’est très bien
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Merci de cet échange et pardon pour mon message abrupt, dont vous avez compris qu’il ne visait pas votre billet mais uniquement un exemple de l’activité éditoriale française contemporaine que vous avez partagé. Or le traducteur en question n’est pas tout à fait « improvisé », ai-je appris entre-temps, car il semble être au contraire très actif dans la traduction littéraire. Il était sans doute fatigué ce jour-là… Mais je crains plutôt qu’il travaille trop et a donc peut-être tendance à bâcler son travail. Par ailleurs, je crains aussi que les maisons d’édition françaises ne savent pas recruter les bons profils car le coup de la « tasse à café » est assez énorme. Une tasse à café et une tasse de café (sans parler du fait qu’il s’agit d’un mug dans l’original) ne sont pas du tout la même chose. Je n’aurais pas réagi si c’était la première fois que je voyais dans l’édition française une telle chose, un tel massacre, un tel bousillage, et j’ai voulu profiter de votre billet pour témoigner de ce naufrage. Ce traducteur est aussi « écrivain »…
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Je comprends. Vous avez tout à fait le droit de réagir. La liberté d’expression est fondamentale. Et ceci dit, apparemment vous avez raison s’agissant du traducteur de ce poème.
N’hésitez pas à partager vos humeurs sur mon blog.
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