Snow in May

Max Richter – Sarajevo

ILS SONT PLUSIEURS

D’où est venue cette neige à Sarajevo à la fin de mai ?
Il paraît que le temps a pris les mauvaises habitudes des hommes.
Tout se répète, disent les vieillards dans les tavernes,
les Balkans sont une veine gonflée
que l’Europe coupe de temps à autre
pour purifier son vieux sang.

Les choses les plus importantes commencent sur un marché,
au début et à la fin du siècle, sur un marché agité.
Comme le printemps
qui arrive en ces lieux toujours le vendredi
et choisit la taverne avec les tables rondes
où le sens de chaque parole tue
est visible de tous côtés
ainsi que nos mains innocentes
au milieu de la table abritant
le nombril du monde
.

Aksinia Mihaylova dite Askinia née en 1963, in Le baiser du temps, nrf, Editions Gallimard, 2019, pp. 8-9, est une traductrice, éditrice et poète bulgare. Elle a étudié au lycée français de Vratsa puis à l’Institut national de bibliothéconomie de Sofia et au département de philologie slave de l’Université de Sofia, St. Kliment Ohridski. En tant que traductrice, Aksinia Mihaylova a traduit en langue bulgare au moins une trentaine d’auteurs dont Jean Genet. En 2014, elle recevra le prix Guillaume Apollinaire pour son livre écrit en français : Ciel à Perdre.

Max Richter – Sarajevo

THEY ARE SEVERAL

Where did this snow come from in Sarajevo at the end of May?
It seems that time has taken on the bad habits of men.
Everything repeats itself, say the old men in the taverns,
the Balkans are a swollen vein
that Europe cuts from time to time
to purify its old blood.

The most important things start in a market,
at the beginning and end of the century, in a turbulent market.

Like the spring
which always arrives in these places on Friday
and chooses the tavern with the round tables
where the meaning of every deadly word
is visible from all sides
as well as our innocent hands
in the middle of the table housing
the navel of the world.

Aksinia Mihaylova known as Askinia born in 1963, in Le baiser du temps, nrf, Editions Gallimard, 2019, pp. 8-9, is a Bulgarian translator, editor and poet. She studied at the French High School in Vratsa, then at the National Institute of Library Science in Sofia and at the Department of Slavic Philology of Sofia University, St. Kliment Ohridski. As a translator, Aksinia Mihaylova has translated into Bulgarian at least thirty authors including Jean Genet. In 2014, she will receive the Guillaume Apollinaire Prize for her book written in French: Ciel à Perdre.

10 commentaires Ajouter un commentaire

  1. J’ai acheté son livre chez Poésie-Gallimard et je suis justement en train de le lire. Grande poétesse.

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    1. ibonoco dit :

      J’aime tout particulièrement sa manière d’exprimer ses émotions, son vécu. Et elle a une belle plume… très éloignée des écrits « surréalistes » d’aujourd’hui.

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  2. karouge dit :

    Je ne connaissais pas, et ce poème est remarquable. Merci de nous instruire!

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    1. ibonoco dit :

      Tu y vas fort avec l’instruction mais c’est un auteur qui a une superbe plume et que j’aime partager 😊

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  3. colettedc dit :

    J’💗 beaucoup sa manière d’écrire ; simple et si bien dit !!!
    Bon jeudi John,
    Amitiés 😘

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    1. ibonoco dit :

      Merci Colette. Elle a en effet une très belle plume et des mots « simples », efficaces.
      Amitiés Colette 😊
      John

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  4. Ju dit :

    Passionnant 🙂 hésites pas à venir faire un tour sur mon site Intel-blog.fr et à t’abonner si ça te plaît 😀

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    1. ibonoco dit :

      Avec plaisir. Abonnement réalisé

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      1. Ju dit :

        Au top merci à toi, you’re the best 😀

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        1. ibonoco dit :

          😉😉

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