JOUR ET NUIT
Déja
traversés,
Dépassés
Par tant de lasses,
Muettes, maigres,
Caravanes,
Les nocturnes déserts
Qui s’ouvrent en mon coeur.
A peine,
Dans la mémoire une clochette,
Une étoile qui disparaît,
Tintement,
Rose-innocent comme l’ordonne
Le point du jour au ciel
Par-dessus l’étendue sauvage.
Pourtant,
Des yeux demeurent,
Chevaux de charge,
D’entraînement,
Captifs dans l’enclos du soir,
Des maisons abandonnées,
Des prairies grasses,
Et de la joie – et des larmes.
רחל פֿישמאַן, Rukhl Fishman, Rachel Fishman, (1935 – 1984), est une poétesse israélienne de lange yiddish née à Philadelphie aux États-Unis. En 1954, elle s’installera en Israël et participera au groupe d’écrivains « Young Israël ». En 1978, elle sera lauréate du prix Manguer. « Elle a écrit en yiddish à une époque où les langues juives autres que l’hébreu n’étaient pas les bienvenues en Israël. Ce qui explique pourquoi, le 24 mai 1978, dans son discours de remerciement pour le prix Manger de l’écriture en yiddish, elle a déclaré : « »Lorsque Itsik Manger est parti pour Israël, il a écrit : « Pendant des années, j’ai erré sans abri dans des pays étrangers, je suis maintenant sans abri chez moi. Manger avait à l’esprit son destin et celui de sa poésie. Mais en fait, c’est le destin de la langue yiddish en Israël : elle est sans abri dans sa propre maison » » (http://www.yiddishpoetry.org/postwar/fishman.html).
DAY AND NIGHT
Already
crossed,
Outdated
By so many weary caravans,
Mute, skinny,
Night deserts
That open in my heart.
Barely,
In memory a little bell,
A disappearing star,
Tinkling,
Rose-innocent as ordered
The point of the day in the sky
Over the wilderness.
And yet,
Eyes remain,
Horses for loads,
For Training,
Captives in the evening enclosure,
Abandoned houses,
Fat meadows,
And joy – and tears.
רחל פֿישמאַן, Rukhl, Fishman, Rachel Fishman, (1935 – 1984), is an Israeli Yiddish language poetess born in Philadelphia, USA. In 1954, she moved to Israel and participated in the writers’ group « Young Israel ». In 1978, she was awarded the Manguer Prize. « she wrote in Yiddish at a time when Jewish languages other than Hebrew were unwelcome in Israel. Which explains why, on 24 May 1978 in her acceptance speech for the Manger Prize for Yiddish writing, she said:“When Itsik Manger was setting off for Israel, he wrote ‘For years I have wandered homeless in foreign lands / I go now to be homeless in my home.’ Manger had in mind his fate and the fate of his poetry. But in fact this is the fate of the Yiddish language in Israel: it is homeless in its own home. »” *
* (http://www.yiddishpoetry.org/postwar/fishman.html).
Je ne connaissais pas cette poétesse, beau texte.
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Bonjour Marie-Christine,
Il y a quelques auteurs, quelques poètes qui ont essayé de faire vivre leur langue natale (et ils y sont arrivés). Fishman en fait partie.
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Une découverte pour moi également ! Excellent week-end John 😊
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Bonsoir Frédéric,
C’est une grande poétesse.
Excellent weekend également
John 🙂
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Le texte est superbe! C’est vivant et douloureux en même temps. Belle soirée John.
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Merci Marie,
De très beaux vers où l’émotion est omniprésente.
Belle soirée 🙂
John
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« »elle est sans abri dans sa propre maison””
Magnifique…
belle découverte John !!!
merci
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Une découverte pour moi, John ! C’est tout à fait bien dit !!!
Bon mardi John,
Amitiés 😘
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C’est un poème magnifique, écrit simplement, et où chaque mot laisse transpirer une émotion sincère. 😀😀
Amitiés
John
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