A day like another

B-Movie – A letter From Afar (1984)

UN JOUR COMME UN AUTRE

Les voies le long des quais du Rhône libèrent dans l’air le vrombissement des moteurs. Ils ronronnent bruyamment, puissamment, comme des chats tranquillement affalés sur un coussin et se chauffant les oreilles sous un rai de soleil volé à l’hiver. Tranquillement affalés… mais toujours prêts à bondir dès que les feux de signalisation passent au vert.

Toute la journée, la vie est palpable et se répand en nuées de sauterelles sur les trottoirs, dans le métro, dans les bus. Son coeur bat régulièrement au rythme des cadences imposées par des cycles économiques en berne tandis que derrière les murs des hôpitaux l’on continue de mourir en masse. Tous les jours.

Bientôt, le silence recouvrira de son voile épais et lourd comme le plomb la ville qui s’enfermera à double tour derrière ses jalousies. Lyon s’endormira comme tous les soirs sur une journée qui ne sait même plus que demain existe. Il est loin le temps des cafés, des bars, des cinémas, théâtres, restaurants, boîtes de nuit, soirées privées, des rires insouciants, des apéros inopinés, des rencontres fortuites… « Lyon n’est plus », on a tué nos libertés.

John Ibonoco

B-Movie – A letter From Afar (1984)

A DAY LIKE ANY OTHER

The routes along the banks of the Rhone release the roar of the engines into the air. They purr loudly, powerfully, like cats quietly slumped on a cushion and warming their ears under a ray of sunshine stolen in the winter. Quietly slumped down… but always ready to pounce as soon as the traffic lights turn green.

All day long, life is palpable and spreads in swarms of locusts on the sidewalks, in the subway, in the buses. Its heart beats regularly at the pace imposed by economic cycles at half-mast, while behind hospital walls people continue to die en masse.

Every day.Soon, silence will cover the city with its thick and leaden veil, and the city will lock itself up behind its « jealousies » (name of the Lyon shutters). Lyon will fall asleep like every night on a day that no longer even knows that tomorrow exists. It is far away the time of cafés, bars, cinemas, theaters, restaurants, nightclubs, private parties, carefree laughter, unexpected aperitifs, chance encounters« Lyon is no longer« , we killed our freedoms.

John Ibonoco

6 commentaires Ajouter un commentaire

  1. Une réflexion un peu triste, c’est vrai qu’en ce moment, tout est fermé, on est un peu isolé! Espérons que les choses finiront par redevenir comme avant!

    Aimé par 2 personnes

    1. ibonoco dit :

      Bonjour Marie-Christine,
      C’est vrai que tout cela n’est pas très gai mais j’ai vraiment l’impression d’un enlisement. Si j’étais optimiste, je verrais bien une sortie de crise quasi définitive au cours du premier semestre 2023.

      Aimé par 2 personnes

  2. marie dit :

    Bonsoir John, tes mots résonnent en moi, c’est vrai on a tué notre liberté et je pense que l’on nous a volé à nous les Anciens , à qui le temps est compté, des jours de notre vie . Mourir du Covid ou mourir d’ennui, que choisir? et bien , on ne choisit pas, on subit , et malgré tout on espère Bisous bonne soirée MTH

    Aimé par 1 personne

    1. ibonoco dit :

      Bonsoir Marie,
      Chaque minute est précieuse. Beaucoup de personnes peuvent être sauvées et peut-être recouvrera-t-on notre liberté quand cette crise sera terminée ?
      En attendant Marie, il faut croire en demain et vivre aujourd’hui dans un monde où tout est suspendu
      Bisous Marie
      Passe une bonne soirée
      Amitiés
      John

      Aimé par 1 personne

  3. marie dit :

    Merci John, bonne soirée à toi aussi, je me dis qu’au moins nous sommes encore deux, que nous avons un toit, une cheminée, alors j’arrête de me plaindre Bisous MTH

    Aimé par 1 personne

    1. ibonoco dit :

      Bisous Marie
      Bon vendredi
      John 😊

      Aimé par 1 personne

Laisser un commentaire