My home is where I am

(Réédition)
Pour Marcel

SOUS MES SOULIERS
(extrait)

Klezmer Trio – Odessa Bulgarish

Je porte à mes souliers tout l’argile bachkir
Et le sable brûlant du désert Kara-Koum,
La boue de la campagne et des bourgades russes,
La poussière gris clair du sol d’Ouzbékistan.

Et le sang desséché des routes de Pologne,
Des ossements brûlés la cendre et la poussière.
Les yeux bandés toujours un ange me conduit
Au rivage des pleurs, de frontière en frontière
.

Je ne sais pas encore où dormir cette nuit,
Ni dans quel lieu demain je trouverai asile,
Vers où je porterai, dans l’errance sans fin,
Mes souliers lourds de sang et de sable et d’argile
.

Rokhl Häring Korn, Rachel Korn,  רחל קאָרן, (1898 à Pidlissik en Galicie – 1982 à Montréal au Canada), est une poétesse et nouvelliste de langue yiddish. Elle fit ses études à Vienne et à partir de l’année 1919, elle commença à écrire en yiddish. Pendant l’entre-deux-guerres en Pologne, elle fut persécutée et emprisonnée pour son engagement antifasciste. Après avoir passé la guerre en Union soviétique, elle s’installera à Montréal.

(Reissue)
For Marcel

UNDER MY SHOES
(excerpt)

Klezmer Trio – Odessa Bulgarish

I carry to my shoes all the bashkir clay
And the burning sand of the Kara-Koum desert,
The mud of the countryside and Russian villages,
The light gray dust of the soil of Uzbekistan.

And the dried blood of the roads of Poland,
Bones burned ashes and dust.
Blindfolded always an angel leads me
On the shore of tears, from border to border
.

I still don’t know where to sleep tonight,
Nor in which place tomorrow I will find asylum,
To where I will carry, in endless wandering,
My shoes heavy with blood and sand and clay
.

Rokhl Häring Korn, Rachel Korn, רחל קאָרן, (1898 in Pidlissik, Galicia – 1982 in Montreal, Canada), is a Yiddish-speaking poet and short story writer. She studied in Vienna and from 1919 she began to write in Yiddish. During the inter-war period in Poland, she was persecuted and imprisoned for her anti-fascist commitment. After spending the war in the Soviet Union, she moved to Montreal.

12 commentaires Ajouter un commentaire

  1. Dominique dit :

    C’est une rediffusion ?

    Aimé par 2 personnes

    1. ibonoco dit :

      Oui Dominique, et c’est aussi et surtout un hommage aujourd’hui

      Aimé par 1 personne

      1. Dominique dit :

        Ah d’accord, j’ai cru que tu n’avais pas fait exprès !

        J’aime

  2. Beau texte, je ne connaissais pas!

    Aimé par 1 personne

    1. ibonoco dit :

      Un beau texte en effet. 😊

      J’aime

  3. bigskybuckeye dit :

    The poem brings out past burdens and harsh memories. They never completely go away, even as we make for ourselves a new home.

    Aimé par 1 personne

    1. ibonoco dit :

      The burdens never really disappear but it is the man who makes the house and not the other way around

      J’aime

  4. colettedc dit :

    Oui, John, une grande, très grand poétesse !
    Bonne journée,
    Amitiés 🌼

    Aimé par 1 personne

    1. ibonoco dit :

      Bonjour Colette,
      Oui, comme tu le soulignes si justement : une très grande poétesse. Chacun de ses mots reflète la profondeur de ses émotions.
      Amitiés et belle journée
      John

      Aimé par 1 personne

Laisser un commentaire