Do nothing, shut up and wait !

The Pixies – Where is my mind ?

NE RIEN FAIRE…

Ne rien faire, ne rien dire, se taire ! se taire et attendre…, attendre en silence, attendre simplement le matin, le tout petit matin et sa rosée cristalline, éternel recommencement d’un processus régénérateur d’où la vie éclot en un bouton d’or avec ses pétales blancs finement ciselés se tenant fièrement dressés face à un soleil de minuit dansant, virevoltant, chantant et psalmodiant autour d’un feu de camp comme le sorcier amérindien invoquant la pluie et les éclairs un soir de pleine lune, l’esprit de ses ancêtres planant au-dessus de sa tête, mânes, suprêmes guides spirituels de l’âme de tout un peuple uni au son des tambours et de l’amour, du désir d’un jour et de toujours, un désir de vivre sauvagement le temps qui passe et de sentir cette flamme intérieure de vie, cette rage briller toujours plus intensément en nous et faire disparaître comme par magie un ennui quotidien depuis trop longtemps installé… ou ne rien faire, ne rien dire, se taire ! se taire et attendre, attendre en silence, attendre dans l’ombre d’un destin qui peine à venir et ne viendra certainement jamais faute de temps, de moyens, de goût ; attendre, attendre encore, attendre le bon moment, celui de la fin, de sa propre fin et mourir enfin ! las de ne pas avoir assez vécu.

John Ibonoco, octobre 2020

The Pixies – Where is my mind ?

DO NOTHING…

Do nothing, say nothing, keep quiet! Shut up and wait…, wait in silence, simply wait for the morning, the very early morning and its crystalline dew, the eternal restarting of a regenerative process from which life blossoms into a buttercup with its finely chiseled white petals standing proudly facing a dancing midnight sun, twirling, singing and chanting around a campfire like the Native American sorcerer invoking rain and lightning on a full moon evening, the spirit of his ancestors hovering above his head, the spirits of his ancestors, supreme spiritual guides of the soul of a whole people united to the sound of drums and love, a desire for one day and always, a desire to live wildly the passing of time and to feel this inner flame of life, this rage shining ever more intensely in us and make a daily boredom that has been too long installed disappear as if by magic… or do nothing, say nothing, remain silent! To be silent and wait, to wait in silence, to wait in the shadow of a destiny that is struggling to come and will certainly never come for lack of time, means, taste; to wait, wait again, wait for the right moment, that of the end, of one’s own end and die at last! tired of not having lived enough.

40 commentaires Ajouter un commentaire

  1. marie dit :

    Bonjour John, un très beau texte, attendre, j’ai toujours eu l’impression d’attendre quelqu’un , quelque chose, du bon ou du mauvais, et c’est cette attente qui génère de l’angoisse, un médecin m’avait dit un jour, votre angoisse , c’est l’angoisse de la mort… Bisous et bon après-midi MTH

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    1. ibonoco dit :

      Bonjour Marie,
      Merci de ton retour sur ce texte. Un texte que je voulais d’une seule phrase comme une seule ligne continue, de la naissance à la fin. Et cette attente tout au long, cette impression dont tu parles si bien, cette attente qui – et je crois volontiers ton médecin- n’est que le reflet de l’angoisse de notre propre mort.
      Bisous Marie
      John 😊

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  2. Beau texte, on attend toujours quelque chose!

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    1. ibonoco dit :

      Merci Marie-Christine.
      Tu sais, j’attends et je ne trouve même pas le temps long. 😊

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  3. Apprendre à attendre est peut-être le plus long apprentissage. Remplir cette attente est une action pleine de pièges. Les risques de s’étourdir sans fin dans des plaisirs illusoires et dérisoires sont nombreux. Nos choix se doivent d’être exigeants et simples. On devrait enseigner cela dans les écoles 🙂
    Mais je me dis aussi que le destin c’est aujourd’hui et pas demain 🙂 Pour le reste : on verra bien !
    Je t’embrasse et te souhaite une très bonne journée.

    PS : au risque de passer pour une râleuse, j’ai beaucoup de peine avec tes gifs. Je trouve qu’ils perturbent trop la lecture…

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    1. ibonoco dit :

      Bonjour Dom qui n’est pas une râleuse,
      Je verrai pour les gifs. J’aime bien animer un peu mes pages.
      Apprendre à attendre, apprendre la patience quand on a le cerveau en ébullition, ce n’est pas chose facile. J’apprends peu à peu, au détour d’une maladie, d’un heureux événement, de déconvenues…
      Tu as raison mille fois quand tu parles de l’exigence que doit revêtir chacun de nos choix.
      La vie est une succession de choix, l’un entraînant l’autre, puis le suivant. On n’est pas toujours armés en matière de bons choix. Et ainsi arrivent les ennuis .. Les ennuis qui dureront parfois toute la vie
      Amitiés Dom
      Bizzz
      John

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      1. Parfois on aimerait bien avoir une gomme magique ou la permission de rejouer une partie du jeu, relancer les dés différemment, pour voir si on ferait mieux.
        Mais tu as raison, nous ne sommes pas toujours armés en matière de bons choix. Je repense parfois à une phrase de mon grand-père, qui me disait « dans la vie ce n’est pas le jeu de cartes que tu as en mains qui compte, mais comment tu vas les jouer ».
        Cela dit, je t’envoie plein de pensées-lucioles lumineuses pour éclairer ta journée.
        Je t’embrasse, John. Prends soin de toi !

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        1. ibonoco dit :

          Tes lucioles sont bien arrivées et elles éclairent mon bureau un peu sombre.
          Ton grand-père avait vu juste avec les cartes. Mais, c’est tout de meme mieux d’avoir de bonnes cartes en main.
          Belle après-midi Dom et prends soin de toi également.
          Bizzz
          John

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        2. Tant mieux pour l’arrivage des lucioles, sinon j’aurais dû armer l’artillerie lourde avec des fusées éclairantes 🙂 Hi hihi !
          Biz et beaucoup d’amitié !

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        3. ibonoco dit :

          Bien vu Dom pour les fusées éclairantes 😉

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  4. ivernazza dit :

    En effet, ça n’est pas de mourir qu’à peur le mougeon domestique; c’est de vivre. C’est ainsi que les neuf dixièmes des bipèdes passant à côté de leur vie et finissent dans une boîte de conserve.

    Indeed, most people – say … nine out of ten? – aren’t afraid of dying; they’re afraid of living. Which is why these people (the sheeple) eventually end up as canned meat without having ever led a proper life.

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    1. ibonoco dit :

      La peur de vivre est un vrai sujet. Vivre, c’est déjà commencer à mourir.

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    2. Dominique dit :

      Je serais curieuse de savoir où finit le dernier dizième des bipèdes…
      😉

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      1. ibonoco dit :

        Je n’ose même pas y penser, et Y dire comme l’on dit à Lyon. 😊

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  5. Latmospherique dit :

    A trop attendre on finit peut-être par ne pas vivre. Mais parfois il est nécessaire aussi d’attendre, d’apprivoiser le silence, d’apprendre à être tout simplement.
    Un joli texte John. Merci

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    1. ibonoco dit :

      Merci Marie,
      Avec le temps, même l’impatience finit par trouver un peu de repos et de sagesse.
      Quant au silence et à sa puissance, j’ai souvent en tête cette citation de Jean Genet (à peu près) – pour aller dans ton sens – : la parole naît du silence qui seul l’y autorise.
      Bel après-midi
      John

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  6. iotop dit :

    Bon jour John,
    De toutes les façons on passe son temps à attendre : le bus, à la caisse, au péage, une promotion, un boulot, une bonne nouvelle, un amour, un meuble, une opération, le beau temps …
    Et puis est-ce qu’on est prêt à recevoir cette attente désiré ?
    En tout cas un très beau texte qui n’attend pas d’être lu et relu … 🙂
    Bonne journée Soleil, John.
    Max-Louis

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    1. ibonoco dit :

      Bonjour Max-Louis,
      Encore une belle conclusion dont tu as le secret et qui me fait sourire à chaque fois. A chaque fois, et c’est très bien.
      Alors, merci parce que cela fait toujours du bien.
      Bon après-midi Max-Louis
      John

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  7. pvcann dit :

    My fave Pixies song, enjoyed your prose.

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    1. ibonoco dit :

      Thank you my friend.
      The Pixies marked a whole generation.

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      1. pvcann dit :

        Absolutely, they stand above the ordinary.

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  8. Dominique dit :

    Attendre cela peut être long et vain. Autant aller chercher à la source ce dont on a besoin et si ça ne veut pas on passe à autre chose, au moins on est fixé et on ne perd pas son temps ! Heureux homme : tu as rencontré sur ce commentaire l’impatience incarnée ! 😀 😀

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    1. ibonoco dit :

      Je vois, je vois. Impatience ou accélération du temps ? Vie à grande vitesse ?

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    2. ibonoco dit :

      Je vois, je vois. Impatience ou accélération du temps ? Vie à grande vitesse ? 😊😊

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  9. gibulène dit :

    Il m’arrive d’attendre la fin, tout simplement mais sans amertume ni misérabilisme…. j’ai publié ceci sur ma page de poèmes de facebook, un ressenti que j’assume :
    MORCEAU DE VIE
    Lente déliquescence
    Des corps en transhumance
    Vers une autre vie……..
    Accepter rides et plis,
    douleurs, incertitude
    porter sa solitude….
    guetter dans le miroir
    Ce qu’on ne veut pas voir.
    Se dire : qui est là ?
    Notre esprit ne veut pas
    de cette mutation,
    oubli sans condition
    de ce Nous d’autrefois
    qui ne reviendra pas !
    surmonter le dégoût
    et s’aimer malgré tout
    ne pas voir chez les autres
    ce regard bon apôtre
    qui frise l’indécence
    par sa condescendance !
    ne jamais s’indigner
    d’un geste d’amitié
    du passant qui nous aide
    quand la côte est trop raide
    à porter le cabas
    pesant au bout du bras…
    regarder chaque jour
    comme un signe d’amour !
    se dire quel bonheur
    de cueillir une fleur,
    de sentir son parfum,
    d’attendre encore demain;
    de faire des projets,
    et de continuer,
    peut-être au ralenti,
    mais merci à la vie !
    avoir une pensée
    pour ceux qui sont partis
    et qui auraient aimé
    être là aujourd’hui….
    Puis, au bout du chemin,
    savoir saisir la main
    qui nous aide au passage
    pour le dernier voyage.
    Gibulène 19/09/2019

    bonne soirée John

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  10. Swannaëlle dit :

    Très belle phrase John, n’y aurait-il pas un temps à plusieurs vitesses, des attentes aussi longues qu’elles peuvent être fugaces ? Mais on ne choisit pas, le temps est Maître et nous sommes esclaves ….jusqu’au bout du chemin ! Belle fin de soirée 😘🌹

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    1. ibonoco dit :

      Bonjour Swannaëlle,
      Tout d’abord, merci de tes mots.
      Oui, je crois que nous ressentons le temps passer de différents manières, plus ou moins vite selon les situations. C’est certain. C’est donc bien temps, s’il existe, qui est le Master. Et nous, peut-être pas même des esclaves mais de simples grains de sable dans un sablier.
      Beau mercredi
      John

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      1. Swannaëlle dit :

        Tu as raison, plutôt des grains de sables …😉 Beau mercredi aussi 🌹

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  11. colettedc dit :

    Bonjour John.
    C’est un très bon texte !!! Oui, nous attendons toujours quelque chose ; c’est vrai et, le temps nous semble long mais une fois comblée, en voilà une autre qui se présente ! Il en sera toujours ainsi jusqu’à la dernière qui, elle, nous comblera de Vie !
    Bon mercredi tout entier,
    Amitiés ❤

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    1. ibonoco dit :

      Bonjour Colette,
      Merci de tes mots.
      Et je salue ton commentaire à la tonalité optimiste. Il faut l’être même si ce n’est pas toujours mon cas.
      Amitiés 😊
      Bon mercredi
      John

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  12. Bonjour John,
    C’est un très beau texte et je salue l’exploit de la faire tenir en une seule phrase comme une urgence à vivre sans reprendre son souffle. Et pour moi l’attente ne sert pas la vie … nous pouvons toujours attendre un meilleur jour, un meilleur temps … alors jouons cette partie avec les cartes qui nous sont distribuées ( comme il est dit plus haut). Nous avons toute la mort pour attendre …
    Belle fin de journée John, amitiés.

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    1. ibonoco dit :

      Bonsoir Catherine,
      Attends, je reprends mon souffle 😉.
      Tu as très bien senti ce que portait cette grande phrase en guise de texte : l’urgence de vivre, cette urgence qui s’empare de nous malgré nous.
      Mais on ne peut jouer cette seule et unique partie avec cartes que l’on a tirées.
      Nous avons toute la mort pour attendre… et nous reposer (Moustaki).
      Belle soirée Catherine
      Prends soin de toi
      Amitiés
      John

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  13. Bruant d'Almeval dit :

    Quoi ? N’attendons-nous pas, tous, le même train ? Peu importe ce que les uns ou les autres peuvent bien faire du temps passé dans la salle des cents pas… D’ailleurs, chacun n’est pas libre de choisir l’usage qu’il fait des instants qui lui sont donnés de passer sur Terre !

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    1. ibonoco dit :

      On attend tous le même train. Il n’a pas toujours les mêmes horaires.
      Effectivement, on ne fait jamais réellement ce que l’on veut sur Terre à moins d’être vraiment chanceux ou un dieu.

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  14. Phédrienne dit :

    Mais sans être un dieu, on peut s’afforcer de vivre au plus proche de ses convictions, sans se donner trop d’excuses. Beaucoup d’instants peuvent être choisis, beaucoup de choses construites. Le désir de vivre est puissant, même sans illusion de miracles.

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    1. ibonoco dit :

      Mais j’espère bien Phedrienne que l’on vive selon ses convocations. C’est la moindre des choses sinon qui serions-nous ?

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      1. Phédrienne dit :

        Je ne lis pas ni ne vois beaucoup de détermination autour de moi alors j’essaie d’en susciter 🙂

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        1. ibonoco dit :

          Oui, il faut souvent s’impliquer fortement et parfois, il y a des moments longtemps attendus qui émergent du néant. L😊

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