IT’S LATE…

 (Réédition)

 

IL EST TARD

Il est tard, très tard ou déjà bien tôt…, peu importe, le temps ne compte plus, ne s’écoule plus vraiment. Il s’est éteint tranquillement comme apaisé par cette obscurité naissante, son souffle décélérant jusqu’à s’endormir pour la nuit, peu après minuit, à la façon d’un chat en boule dans le creux et la chaleur de draps bien propres, le museau bien enfoui entre ses pattes, petites pattes élégantes et bien fines, s’étirant par moment et tressaillant dès le premier rêve venu…

Tic… tic… tic… tac… le temps ne compte plus et peine à s’écouler entre les doigts d’une nuit agitée qui s’unira à l’éternité pour danser sur les cendres du jour – et de son stress permanent, oppressant et angoissant – jusqu’au petit matin lorsque poindront dans le ciel les premiers rayons jaune pâle d’un soleil encore timide nous arrivant des lointaines contrées d’orient, là-bas où « tout n’est qu’ordre et beauté, luxe, calme et volupté… ».

Il est tard, très tard ou déjà bien tôt… et j’ouvre les yeux dans le noir de ma chambre aux murs blancs sur lesquels périssent en silence les ombres de ma nuit. A cet instant règne dans toute la maison et sur la ville un calme absolu, une paix que l’on ne trouvera jamais au fond de notre être mais bien dans le repos de la ville lorsqu’elle s’endort. Mon regard balaye par habitude l’espace clos de cette chambre et se perd dans l’obscurité d’une nuit encore entremêlée de rêves, de vagues souvenirs de la journée précédente et qui laisse passer par la petite fenêtre la lumière orangée et rétractée d’un réverbère plus ou moins lointain. Dehors, cela fait déjà bien longtemps que le noir de la nuit n’existe plus. Les étoiles pleurent silencieusement là-haut tout là-haut dans le ciel sur un monde préférant le jour éternel des lampadaires et autres luminaires à une voie lactée où scintillent nos origines depuis la nuit des temps…

Et dans le noir de ma chambre aux murs blancs sur lesquels défilent les ombres chinoises d’une nuit qui n’en finit pas, j’attends avec impatience le matin et sa rosée, j’attends que se lève enfin le jour sur un monde qui n’attend que lui, j’attends que remue légèrement ta main dans la mienne, la serrer tendrement et enfin sentir sa chaleur envahir ma paume. Les battements de ton coeur feront renaître le temps reprenant ainsi son cours dans le lit de ton amour.

Ibonoco

IT’S LATE

It’s late, very late or already very early…, it doesn’t matter, time doesn’t really count anymore, doesn’t really run out. It quietly faded away as if soothed by this nascent darkness, his breath slowing down until he fell asleep for the night, shortly after midnight, like a cat in a ball in the hollow and the warmth of very clean sheets, his snout well buried between his paws, small elegant and very thin paws, stretching at times and shivering at the first dream that comes…

Tick… tick… tick… tick… tick… tick… tick… tick… tock… time no longer counts and hardly passes between the fingers of a restless night that will join with eternity to dance on the ashes of the day – and of its permanent, oppressive and agonizing stress – until dawn, when the first pale yellow rays of a still shy sun will appear in the sky, coming from the far eastern lands, where « everything is order and beauty, luxury, calm and pleasure »….. ».

It is late, very late or already very early… and I open my eyes in the darkness of my room with its white walls on which the shadows of my night perish in silence. At this moment, absolute calm reigns in the whole house and in the city, a peace that one will never find in the depths of one’s being but in the rest of the city when it falls asleep. My gaze sweeps by habit the closed space of this room and gets lost in the darkness of a night still intermingled with dreams, vague memories of the previous day and which lets pass through the small window the retracted orange light of a street lamp more or less far away. Outside, the darkness of the night has long since disappeared. The stars cry silently up there in the sky over a world that prefers the eternal daylight of lampposts and other luminaires to a milky way where our origins have been glittering since the dawn of time.

And in the darkness of my room with its white walls on which the Chinese shadows of a night that never ends, I impatiently wait for the morning and its dew, I wait for the dawn to finally rise on a world that is only waiting for it, I wait for you to move your hand slightly in mine to finally squeeze it tenderly and feel its warmth invade my palm. The beating of your heart will revive time, taking its course in the bed of your love.

Ibonoco

7 commentaires Ajouter un commentaire

  1. colettedc dit :

    Comme c’est BON, John ! La musique si bien choisie pour tes mots !
    Bonne soirée,
    Amitiés ❤

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    1. ibonoco dit :

      Merci Collette,
      C’est vraie que cette musique est bonne. Elle nous vient de Detroit et du début des années 90.
      Bonne soirée
      Amitiés 😊
      John

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      1. colettedc dit :

        😀 Avec deux l à mon prénom, je me sens partir au vol !!! Oups !!! 😀

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  2. Un texte magnifique. Comme un arrêt sur image, doux et calme au milieu des empreintes de la nuit. La tendresse des ombres de la nuit.
    Mille bises, John !

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    1. ibonoco dit :

      Mille bises bien accueillies .
      Merci de tes mots Dom
      Belle soirée 😊
      Amitiés
      John

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