UNE VIE COMME LA MIENNE
Ma vie est normale
je me lève comme les autres
je dors comme les autres
mais je ne ressens pas comme les autres
des fois je me sens seul et j’écoute du Céline Dion
on joue à la playstation.
Ou je reste tout seul dans mon coin en pensant à mon père et à comment je l’ai connu.
Je l’ai connu en 2002 en Algérie.
Mon père était en Algérie en 2002, il était avec son copain qui a dit à mon père « il y a un enfant malade à l’hôpital » et il est parti direct voir l’enfant à l’hôpital.
L’enfant, c’était moi.
Il m’a accueilli dans sa famille, il m’a considéré comme son propre fils et quand il m’a vu il a appelé ma mère pour lui dire « j’ai trouvé un enfant tout seul à l’hôpital »
Ma mère a pris le premier avion pour me voir et ma mère voulait toujours avoir un petit fils, ils m’ont envoyé en France.
Et m’a mère m’a élevé comme son fils et aussi mon père et mes frères et sœurs.
Ton odeur ton odeur inoubliable, pour moi tu sentais le jasmin.
Quand tu me disais « viens avec moi, on sort ! »
je te disais « Non, je sors avec des potes ! »
Le truc qui me manque le plus, c’est nos bagarres le soir, des fois tu me laissais gagner en disant « je suis fier de toi mon fils, t’es le plus fort »
Mais je sais que tu faisais exprès de me laisser gagner pour avoir confiance en moi.
Ça me manque aussi de pas te dire bonjour le matin en faisant un gros câlin .
Et tu me serrais avec tes gros bras, je sentais une protection immortelle.
Maman me disait « Sors avec ton père ! »
Ma première longue sortie avec toi
On est allé travailler à Gap
On rigolait tout le temps
Ça me manque grave que tu sois plus là pour la famille
Tu étais notre rayon de soleil
Notre protection à nous
Je t’aime, papa, ton sourire me hante la tête tous les soirs
Driss Rasennadja, est un élève d’une classe de 1ère année de CAP maçonnerie au lycée des métiers du bâtiments et des travaux publics Tony Garnier de Bron dans le Rhône, année 2018-2019, in Maçonneurs à temps plein, recueil édité avec l’aide de de la Région Auvergne-Rhône-Alpes et la DAAC de Lyon.
Ce recueil a été créé grâce à l’initiative de Judith Wiart, professeure de français de cette classe, grâce à la bienveillance du poète Patrick Laupin.
A LIFE LIKE MINE
My life is normal.
I stand up like the others
I sleep like everyone else.
but I don’t feel like the others
sometimes I get lonely and listen to Celine Dion.
we’re playing playstation.
Or I’m alone in my corner thinking about my dad and how I knew him.
I met him in 2002 in Algeria.
My father was in Algeria in 2002, he was with his boyfriend who told my father « there’s a sick child in the hospital » and he went straight to see the child in the hospital.
The child was me.
He welcomed me into his family, he considered me as his own son and when he saw me he called my mother and said « I found a child alone in the hospital ».
My mother took the first plane to see me and my mother always wanted to have a grandson, so they sent me to France.
And my mother raised me as her son and also my father and my brothers and sisters.
Your smell your unforgettable smell, for me you smelled like jasmine.
When you used to say to me « come with me, we’re going out! »
I’d say, « No, I’m going out with friends! »
The thing I miss the most is our fights at night, sometimes you’d let me win by saying « I’m proud of you son, you’re the strongest ».
But I know you were letting me win on purpose so you could trust me.
I also miss not saying hello to you in the morning with a big hug.
And you’d hug me with your big arms, and I’d feel immortal protection.
Mom used to say to me, « Go out with your dad! »
My first long date with you
We went to work at the Gap
We used to laugh all the time
I really miss you being there for the family more.
You were our ray of sunshine
Our own protection
I love you, Daddy, your smile haunts my head every night…
Driss Rasennadja, is a student of a class of 1st year of CAP masonry at the high school of building and public works Tony Garnier de Bron in the Rhone, year 2018-2019, in Maçonneurs à temps plein, collection published with the help of the Auvergne-Rhône-Alpes Region and the DAAC of Lyon.
This collection was created thanks to the initiative of Judith Wiart, French teacher of this class, and the benevolence of the poet Patrick Laupin.
A reblogué ceci sur Marie des vigneset a ajouté:
Bonjour John, c’est un très beau texte, très émouvant merci pour ce partage que je re-partage Bisous MTH
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Merci Marie,
C’est un très beau texte et il y en aura d’autres. J’ai vu ces élèves à l’œuvre. Le moment était intense.
Bises et amitiés
John
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Très beau texte que tu publies aujourd’hui.
Bonne journée à toi, John !
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Merci Jean-Louis,
J’ai eu la chance de voir cette classe de CAP hier déclamer ses textes. Ce fut une belle expérience, un moment fort.
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En effet, ce devait être un beau moment de vie (de vraie vie).
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Merci Jean-Louis. Il y avait beau6 d’émotions
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Belle journée Jean-Louis
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Magnifique ! Et bouleversifiant!
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Merci Jeanne,
Je crois que ces élèves peuvent être fiers.
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Comme c’est beau. Un ou des cris du cœur. Cela dû être intense, émouvant. Instants à garder bien au chaud pour se rappeler des belles choses comme celles-ci.
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Merci Brindille.
Je garde ces moments au chaud et les partage avec émotion.
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très joli. Merci pour ce partage et cette initiative.
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Merci et belle soirée.
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Beau texte!
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Merci Marie-Christine
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Je sais encore leur dire je t’aime..
J’ai de la chance.
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Oui. C’est une grande chance, une grande chance, une belle chance.
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Un tres beau partage avec ce texte plein d’émotion vraie
Merci
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Merci Gisèle. L’émotion est au rendez-vous. Ces jeunes écrivent avec leurs tripes et leur âme. Et ils ont envie d’écrire, de dire, de raconter leur vie
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c’est tellement touchant!
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Oui, c’est de la sincérité à l’état brut.
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Très beau texte, très émouvant. On a envie d’en savoir plus sur ce que devient son auteur. Merci à ceux qui l’encourageront à persévérer dans l’écriture !
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Merci Lazuli,
Je mettrai de temps à autre quelques textes de ces jeunes auteurs. L’initiative revient à leur enseignante lyonnaise Judith Wiart qui a su développer chez ces jeunes une envie d’écrire et de se raconter. Je n’ai été que le témoin de ce superbe résultat.
Résultat que je relaye ici par un extrait.
Merci de votre attention et de vos mots.
Belle soirée
John
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Merci d’apporter un peu de reconnaissance à Judith Wiart et à ses collègues, héros modernes et méconnus…
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Et ils le méritent 😊
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Magnifique initiative et texte qui en découle ! Merci pour le partage et bravo à l’enseignante ainsi qu’à son élève !
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Merci Sabrina.
L’enseignante est très engagée et ses élèves le lui rendent bien.
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Comme c’est bon, ce texte, John ! Bravo à cet élève et à celle qui a pris l’initiative de la création de ce recueil !!!
Merci du magnifique partage !
Bon mardi John,
Amitiés♥
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Bonjour Colette,
Merci d’avoir apprécié et le texte, et l’initiative.
Amitiés et bon mardi.
Jobn
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Bravo Judith, bravo à eux. Je suis plein d’admiration et d’émotions. A la fois pour cette œuvre et parce que c’est sa s doute fini.
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Bonjour Guillaume,
Merci pour Judith
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Merci surtout à vous tous de lire les textes de mes élèves ! Je leur transmettrai vos impressions et messages d’encouragement. Bien à vous tous. Merci à « John » de permettre que le partage des textes perdure ici et ailleurs. Judith W.
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J’ai vraiment apprécié leur travail d’écriture, leur sincérité et la réalité parfois très difficile de leur vie. Je croire que pour vos élèves, écrire à même été un acte de courage.
Alors, montrer, partager, faire rayonner un tel investissement personnel est la moindre des choses. Et je n’oublie pas non plus le très bon travail d’accompagnement d’Hassan Gaid que j’ai pu observer.
Merci Judith
John
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J’aime l’innocence de ce jeune dans l’écriture et sa façon émouvante de parler de ce père, de son père ! Intense ! Merci John de nous le partager et bonne fin de journée. Amitiés.
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Bonsoir Catherine,
Ce texte façonné de manière directe, est de toute beauté. La place du père disparu que l’on cherche à faire vivre me rappelle Mon Vieux de Guichard.
Bonne nuit
Amities
John
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Malgré la tristesse de ce jeune homme d’avoir perdu son père, ses mots, chargés d’affection et d’émotions sont un vrai soleil.
Oui. On aimerait savoir quel va être son chemin de vie. Et on lui souhaite d’être heureux.
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Ce jeune a su transformer sa tristesse par des mots et chaque mot montre sa volonté s’avancer. Alors, quel sera son avenir ? J’aimerais également le connaître. En tout cas, leur prof de français a largement permis de révéler cet optimisme.
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Bravo pour tous.
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Merci pour eux 😊
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Je suis très touchée ☺️
Merci et bravo
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