(Réédition et modification en janvier 2020)
VALLEE DE MEXICO
Le jour déploie son corps transparent. De ses grands marteaux invisibles, la lumière me frappe. Attaché à la pierre solaire, je ne suis qu’une pause entre deux vibrations : le point vif, aiguisé, le point fixe, intersection de ces deux regards qui s’ignorent et qui se retrouvent en moi. Pactisent-ils ? Je suis l’espace pur, le champ de bataille. A travers mon corps, je vois mon autre corps. La pierre scintille. Le soleil m’arrache les yeux. Dans mes orbites vides, deux astres lissent leurs plumes rouges. Splendeur, spirale d’ailes et bec féroce. Et maintenant, mes yeux chantent. Penche-toi sur leur chant, jette-toi dans le bûcher.
Octavio Paz (1914-1998) in Liberté sur parole (1949), Éditions Gallimard, nrf, poésie, 1966. Octavio Paz est un essayiste et écrivain mexicain, considéré comme l’un des plus grands poètes de langue espagnole au même titre que Jorge Borges, Gabriel Garcia Marquez ou Pablo Neruda. Il mènera également une carrière en tant que diplomate mexicain… Alors qu’il réside en Espagne durant la guerre civile, il soutiendra la lutte des républicains. En 1990, il deviendra prix Nobel de littérature.
VALLEY OF MEXICO
The day unfolds its transparent body. From its big invisible hammers, the light hits me. Attached to the solar stone, I am only a pause between two vibrations: the sharp, sharp point, the fixed point, the intersection of these two glances which ignore each other and which find themselves in me. Do they make a pact? I am pure space, the battlefield. Through my body, I see my other body. The stone sparkles. The sun tears out my eyes. In my empty orbits, two stars smooth their red feathers. Splendor, spiral of wings and ferocious beak. And now my eyes sing. Lean over their song, throw yourself into the pyre.
Octavio Paz (1914-1998) in Liberté sur parole (1949), Éditions Gallimard, nrf, poetry, 1966. Octavio Paz is a Mexican essayist and writer, considered one of the greatest Spanish language poets, along with Jorge Borges, Gabriel Garcia Marquez and Pablo Neruda. He also had a career as a Mexican diplomat. While living in Spain during the Civil War, he supported the Republican struggle. In 1990, he was awarded the Nobel Prize for Literature.
VALLE DE MEXICO
El día despliega su cuerpo transparente. Atado a la piedra solar, la luz me golpea con sus grandes martillos invisibles. Sólo soy una pausa entre una vibración y otra: el punto vivo, el afilado, quieto punto fijo de intersección de dos miradas que se ignoran y se encuentran en mí. ¿Pactan? Soy el espacio puro, el campo de batalla. Veo a través de mi cuerpo mi otro cuerpo. La piedra centellea. El sol me arranca los ojos. En mis órbitas vacías dos astros alisan sus plumas rojas. Esplendor, espiral de alas y un pico feroz. Y ahora, mis ojos cantan. Asómate a su canto: arrójate a la hoguera.
Octavio Paz (1914-1998) en Liberté sur parole (1949), Éditions Gallimard, nrf, poesía, 1966. Octavio Paz es un ensayista y escritor mexicano, considerado como uno de los más grandes poetas de la lengua española junto con Jorge Borges, Gabriel García Márquez y Pablo Neruda. También hizo carrera como diplomático mexicano. Mientras vivía en España durante la Guerra Civil, apoyó la lucha republicana. En 1990, fue galardonado con el Premio Nobel de Literatura.
Bonjour John . Je n’ai jamais lu Octavio Paz. Après des recherches dans une dictionnaire, j’ai appris qu’ il était partagé par sa culture mexicaine, voire indienne et la civilisation occidentale . Si je devais lire un de ses livres , quel est le titre que tu me conseillerais.
J’aimeAimé par 1 personne
J’ai lu plusieurs de ces recueils de poésie. Ce texte est extrait de Liberté sur paroles. Tu peux essayer de commencer par celui-ci’
J’aimeAimé par 2 personnes
Beau texte!
J’aimeAimé par 1 personne
Bonjour Marie-Christine,
Un beau texte coloré au parfum du Mexique
Amitiés
John
J’aimeAimé par 2 personnes
Coucou, c’est un très beau texte, une poésie qui « flambe » au soleil du Mexique , point de mièvrerie dans ces lignes, c’est juste et beau Amitiés MTH
J’aimeAimé par 1 personne
Un texte aux lignes épurées de toute émotion superficielle.
Bizzz
J’aimeJ’aime
Un beau texte, qui donne envie d’autres textes d’Octavio P.
J’aimeAimé par 1 personne
C’est un plaisir de partager. 😊😊
J’aimeAimé par 1 personne
À qui le dis-tu ?
J’aimeJ’aime
😊😊😊 😜
J’aimeJ’aime
Une écriture puissante!
Merci pour le partage John.
J’aimeAimé par 1 personne
C’est un plaisir. 😊
J’aimeAimé par 1 personne
Tu m’as donné envie de le découvrir, et … je suis tombé sur ce texte où la poésie vit dans chaque mot. Me encantó de verdad.
Decir, hacer
A Roman Jakobson
Entre lo que veo y digo,
Entre lo que digo y callo,
Entre lo que callo y sueño,
Entre lo que sueño y olvido
La poesía.
Se desliza entre el sí y el no:
dice
lo que callo,
calla
lo que digo,
sueña
lo que olvido.
No es un decir:
es un hacer.
Es un hacer
que es un decir.
La poesía
se dice y se oye:
es real.
Y apenas digo
es real,
se disipa.
¿Así es más real?
Idea palpable,
palabra
impalpable:
la poesía
va y viene
entre lo que es
y lo que no es.
Teje reflejos
y los desteje.
La poesía
siembra ojos en las páginas
siembra palabras en los ojos.
Los ojos hablan
las palabras miran,
las miradas piensan.
Oír
los pensamientos,
ver
lo que decimos
tocar
el cuerpo
de la idea.
Los ojos
se cierran
Las palabras se abren.
J’aimeAimé par 1 personne
Cuando la poesía se convierte en materia y pura belleza..
Bonne soirée André 😊
J’aimeJ’aime
Je n’ai pas de mots… c’est tellement beau !
J’aimeAimé par 1 personne
Bonsoir Dom
C’est magnifique. Tu as raison.
Bonne soirée 😊
John
J’aimeAimé par 1 personne
I do like his poetry, well much of it, but not his politics 🙂
J’aimeAimé par 1 personne
Yes, this is all about poetry, not politics.😉
J’aimeAimé par 1 personne
😉
J’aimeAimé par 1 personne