Responsable mais pas coupable

 

« Nous en arrivons ainsi au problème décisif. Il est indispensable que nous nous rendions clairement compte du fait suivant : toute activité orientée selon l’éthique peut être subordonnée à deux maximes totalement différentes et irréductiblement opposées. Elle peut s’orienter selon l’éthique de la responsabilité [verantwortungsethisch] ou selon l’éthique de la conviction [gesinnungsethisch] []  Toutefois il y a une opposition abyssale entre l’attitude de celui qui agit selon les maximes de l’éthique de conviction – dans un langage religieux nous dirions : « Le chrétien fait son devoir et en ce qui concerne le résultat de l’action il s’en remet à Dieu » -, et l’attitude de celui qui agit selon l’éthique de responsabilité qui dit : « Nous devons répondre des conséquences prévisibles de nos actes. »»

Max WEBER (1864 – 1920), économiste et sociologue allemand, in Le savant et le politique, Plon, 10/18, Paris 1995.

10 commentaires Ajouter un commentaire

  1. Toujours aussi riche de lire tes notes. Merci. Meilleurs vœux pour 2019 ! Au plaisir d’échanger sur WordPress 🙂

    Aimé par 1 personne

    1. ibonoco dit :

      Merci Frédéric,

      Meilleurs vœux également.
      A très bientôt.
      🙂

      Aimé par 1 personne

  2. jamadrou dit :

    Je crois qu’en politique comme en amour il ne faudrait pas promettre ce qu’on ne peut pas tenir donc ne pas craindre de refuser la séduction,. N’offrir que notre réalité et donner sans rien attendre . En amour comme en politique il faut se penser vivre à plusieurs et agir en homme unique.

    Aimé par 1 personne

    1. ibonoco dit :

      Merci, c’est une très bonne approche de la politique… La politique étant un progrès pour l’homme, autant ne pas faire des promesses que l’on ne peut tenir. Weber va encore plus loin. Quand on est dans l’opposition par exemple, il est plus facile de vouloir réformer ceci ou cela. Une fois aux affaires, il faut agir avec responsabilité. On ne peut donc pas tenir toutes les promesses électorales.
      Donc, « il ne faudrait pas promettre… »
      Et j’aime assez bien cette idée :  » se penser vivre à plusieurs… »🙂

      Aimé par 1 personne

  3. Aunryz dit :

    Merci pour ce texte qui, en peu de mots cerne un des problèmes de l’action politique actuelle.

    Dans un monde où le discours (tout comme les flux monétaires ) noie le réel
    répondre de ses actes est (devrait être) effectivement un des devoirs premiers de l’homme
    (et la première personne devant laquelle nous devons le faire est … nous-même … au-delà de l’examen de conscience)
    en tenant compte du second terme du titre.

    Aimé par 1 personne

    1. ibonoco dit :

      Et merci à vous de prendre le temps de partager vos impressions.

      J’aime

Laisser un commentaire