Elle est là tout près de moi, comme toujours… recherchant une petite place au soleil, un petit coin de chaleur, de douceur et de tranquillité. Parfois, elle met un peu de temps à se décider – l’affaire étant grave – , mais une fois le lieu de la sieste choisi, elle s’apaise, se détend, la truffe dans la couette, les oreilles presque à l’horizontal et ses papattes tendues vers l’avant. Seul un petit bout de sa queue battant par moment nerveusement l’air laisse paraître un être toujours en alerte, prêt à bondir si une souris venait à s’aventurer dans les parages.
Elle est là tout près de moi, comme toujours… les yeux clos, les moustaches paisibles, recroquevillée en boule de poils, un ronron bien régulier inspirant la quiétude et l’envie parfois d’être né chat. Elle veille sur son monde, son groupe, son univers, sa famille, comme elle le ferait avec ses propres petits. Elle veille, protège, réconforte, c’est sa vie. Elle est comme ça : un être sensible, un être – très – sensible d’une infinie beauté, grâce et élégance ne faisant que refléter une bonté intérieure débordante… ainsi qu’une gentillesse à toute épreuve. Elle est comme ça avec un amour pour ses humains sans bornes, un amour pour ceux qu’elle a décidé un jour de suivre, d’adopter en mettant sa vie entre leurs mains sans conditions… ou presque.
Elle est là tout près de moi, comme toujours… La sieste est terminée ; il va falloir penser à faire quelque exercice. Elle s’étire en baillant tandis que son petit corps se met en branle au prix d’un effort « surhumain ». Un ou deux coups de langue sur son pelage feront l’affaire en guise de toilette. Elle est enfin prête ! De petits miaulements qui me sont destinés m’interpellent alors qu’elle me fixe de son regard – vert – interrogateur. Elle se plante devant moi, miaule, regarde la fenêtre, miaule, me regarde. Et je connais son discours d’enfant gâté :
– « Dis-moi mon humain, me dit-elle, vas-tu te lever et sortir de ton lit douillet ? Ou comptes-tu encore rester sous la couette à attendre que la pluie cesse et que quelques rayons d’automne apparaissent ? Je commence à en avoir un peu marre d’attendre depuis des heures. Je commence à avoir des fourmis dans les pattes, et il faut aussi que je fasse ma ronde. Allez, dépêche-toi et ouvre-moi la fenêtre que je puisse faire un tour sur le toit. J’aime beaucoup le contact des tuiles sous mes coussinets. J’aime beaucoup m’y allonger dessus quand celles-ci portent encore en elles la chaleur du soleil. Et puis, la vue est magnifique, surtout le soir avec toutes ces lumières qui scintillent. C’est un poste de garde idéal pour la chasse. Alors, tu me l’ouvres cette fenêtre ou je continue de te casser les oreilles ? Tu sais, je suis très patiente… »
Restant sourd à ses prières, elle s’approche de moi toujours en me fixant droit dans les yeux, la démarche féline assurée et vient frotter sa tête contre la mienne, me sentir le visage, me mordiller le bout du nez, une fois, deux fois, trois fois… Elle tourne, tourne et tourne autour du moi, me questionnant toujours plus par ses miaulements plus ou moins brefs, aigus ou rauques. Ma main passe délicatement sur sa petite tête, caresse ses oreilles, son cou puis son dos. Ses ronrons se font entendre encore plus forts. Son moteur diesel est en marche et turbine à plein régime. Son regard croise une dernière fois le mien. Il est intense de vie, d’intelligence et de détermination. Il est d’une beauté inégalée et d’une profondeur sans fond d’où l’amour remonte par vagues successives venant annihiler chez moi toute résistance. Je me lève et lui ouvre la fenêtre donnant sur le toit. En une fraction de seconde, elle tourne sa petite tête vers l’ouverture, ayant senti le filet d’air frais pénétrant dans la chambre. Et hop, en un bond, elle se retrouve sur le toit dominant ainsi le monde tout entier. Et hop, quelques secondes plus tard, elle cherche à entrer de nouveau, la pluie ayant eu raison de son instinct de liberté. Elle vient tout près de moi et se recouche en attendant le prochain éveil. Que voulez-vous ? La pluie n’est pas l’ami des chats !
Un chat
Une part de soie, qu’on
Laisse divaguer, pluie de
Ses pas sur le toit
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C’est une belle fifille qui aime se balader sur le toit et qui aime surtout son confort.
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A vrai dire on ne sait pas qui ronronne le plus : la minette ou l’homme ! sans doute les deux (enfin, tant que le maître ne fait pas une symphonie au clair de lune sur les toits, les voisins ne diront rien). Miaou miaou ! (de la part des treize miens)
PS: comment s’appelle-t’elle?
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Titi
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Tissia. Son nom complet
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elle s’entendrait vraisemblablement bien avec mon Ehouarn qui se laisse essuyer lorsqu’il revient mouillé du jardin 🙂 la vie des chats est passionnante. Merci de nous avoir présenté Tissia
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Avec plaisir.
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Une ode à Tissia :smile;
notre minou recueilli il y a 2 ans » encore à moitié sauvage » adore aller courir sous la pluie et la neige , il est encore jeune et nos minettes parties c’était pareil !
mais les minettes sont plus câlines que les gros minets c’est vrai …elles me manquent tant …
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C’est vrai, les mâles sont moins câlins mais Ontario aussi une vraie personnalité.
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Quelle délicieuse complicité entre ce chat et son narrateur! Ils ont l’air de se connaitre en profondeur, l’un anticipant l’autre, l’autre lui répondant dans une langue qu’eux seuls comprennent, bien au fait des habitudes réciproques, de leurs envies, de leurs rituels, de leurs caprices aussi. On dit le chat assez indépendant mais il a aussi besoin d’être entouré, choyé, aimé comme un enfant. C’est probablement une longue cohabitation façonnée par l’amour, la tendresse, la patience, les coups de griffe aussi de part et d’autre pour arriver à cette harmonie dans le vivre ensemble, côte à côte, l’un contre l’autre, ou même à distance. On dit que mettre un chat contre soi, et le caresser évacue le stress, et procure même une certaine détente. C’est un texte tranquille, posé qui irradie de sa chaleur, de sa sérénité, et de son bien-être, et j’en ai savouré chaque phrase, chaque mot, ainsi que l’ensemble tout enrobé de douceur. Merci Ibonoco pour cette belle pépite.
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Un chat dans une Maison, lorsqu’il s’y sent bien, est une vraie personnel avec ses habitudes, ses humeurs et beaucoup d’amour à donner. On apprend beaucoup en les côtoyant. Et des liens naissent, très puissants, se renforçant toujours plus avec le temps.
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oui c’est bien vrai et le chat. Ses relations sont différentes avec chaque membre de la famille, le nôtre pousse même les choses jusqu’à boire au robinet! Toute une histoire ces histoires de chats!
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Merci à vous, bonne soirée, au chat aussi
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Bonne soirée à vous et à votre chat aussi bien sûr!
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Magnifique et tellement juste! J’ai l’impression de voir mon chat, un amour de mâle qui s’appelle Bonny. J’adore les chats et d’ailleurs je publie de temps en temps sur eux: https://rockthebonnie.com/tag/chat/
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Je suis en train d’écrire un court récit, une nouvelle, sur les errances de mon chat, à moi. Je vais t’emprunter une ou deux idée.
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Et bien, j’attends de te lire avec impatience
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Animali misteriosi, magici, affascinanti.
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Oui, un animal mystérieux…
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Comme beaucoup ici, j’ai ressenti une forme d’identification en lisant ce récit.
On l’a tous vécu, l’affection ressentie par le chat attaché à son maître (et vice-versa) sans parler de mimétisme, c’est un véritable attachement qui inclut des valeurs spirituelles. Et pas uniquement quand il a faim !
Amical salut (j’évite le traditionnel « chalut » dont on use et abuse en de telles circonstances)
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Et bien, je le dis quand même : cha va !
Et merci d’avoir su capté le type de liens qui unit un chat à son maître.
Allez, chalut.
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L’article m’a donné l’envie de me visionner le clip « stray cat strut » de stray cats, c’était comme un voyage dans la machine à remonter le temps !
Et comme on dit en Chine : il ne faut pas manger du chat, car le chat cale !
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J’aime aussi ce groupe. Et en vinyles
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Comme on les aime nos animaux de compagnie. De mon côté c’est mon chien Oskar avec qui je m’entretient.
J’aime beaucoup votre entretien avec votre chat.
Amitiés et bon week-end
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Un si beau mariage de lettres, de musique et d’image…
J’ai adoré ce tendre témoignage d’un chat et son maître…
Pour qui a connu Montréal et ses chats de ruelles, comme on les nommait, beaucoup d’entre eux ont passé chez nous…Je me souviens d’une chatte en particulier que nous avions adoptée et qui avait accouché dans le lit de ma soeur. Nous n’avions jamais vu une chatte aussi fière de sa portée…Lorsque nous avions de la visite, elle prenait ses chatons un à un et venait les déposer en plein milieu du salon….!
Merci d’avoir fait revivre ce tendre souvenir de ma mémoire .
Amitiés
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Merci d’avoir partagé vos souvenirs. Les chats sont des êtres exceptionnels doués d’un amour illimité pour leur maître.
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J’ai adoré bravo !!!!!!!!!!!
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Et merci. C:’est un plaisir.
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Bravo moi aussi j’aime les chats
j’en ai eu des fins et des fous
mais toujours au poil très doux
que parfois l’un d’eux crachat
et que moi bien-sûr ramassât
et jeta car on les aime comme des fous
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On les vénère même. On a beaucoup à apprendre d’eux.
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